Depuis le 9 octobre dernier, le hashtag finlandais #ImWithSanna se répand sur Instagram. Il accompagne des portraits de femmes et de quelques hommes portant des blazers noirs sur leur peau nue. Ces photos de décolletés sont postées en soutien à la première ministre finlandaise Sanna Marin.
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Le mouvement a été lancé face à la vague de critiques endurée par la femme politique. Cette dernière a fait la une du numéro d’octobre du magazine lifestyle Trendi. Une des images publiées à l’intérieur de la publication la montrait face à l’objectif, debout devant un lac, vêtue d’un blazer noir et d’un collier. Dans l’entretien qu’elle a accordé au magazine, la femme politique traitait de questions relatives à la gestion du pays, à son quotidien et à l’obsession du public pour les choix et “l’apparence des femmes”.
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C’en est presque ironique : c’est justement son apparence et le fait que son blazer crée un décolleté en V qui a fait grande presse au numéro. Une partie du lectorat s’est insurgée que la première ministre du pays apparaisse “dévêtue” de la sorte et fasse la une d’un magazine lifestyle alors que le gouvernement “doit gérer la crise pandémique”, rapporte CNN.
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C’est en réaction à ces reproches que Finlandaises et Finlandais ont sorti leurs blazers du placard. Affirmant leur soutien à Sanna Marin, les internautes protestaient également contre le fait qu’une femme soit toujours sexualisée et réduite à son apparence. Renversant le feu des critiques, le magazine Trendi a partagé certains des clichés sur son fil Instagram.
Sanna Marin est loin d’être la première femme politique à subir des observations dégradantes et sexistes. Tandis que certains magazines établissaient encore en 2018 des classements des “plus belles femmes politiques françaises”, Hillary Clinton a passé toute la campagne américaine de 2016 à entendre qu’elle ne s’habillait pas de façon assez féminine. N’oublions pas également les remarques racistes et sexistes subies par Christiane Taubira.
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Comme l’a plusieurs fois pointé du doigt la représentante au Congrès américain Alexandria Ocasio-Cortez, une femme politique sera toujours davantage jugée sur son physique qu’un collègue masculin. Si un homme peut se permettre de se présenter avec des poches sous les yeux, une peau ou une coupe de cheveux peu soignée, une femme devra toujours se lever une heure plus tôt pour se maquiller et s’habiller de façon à ne pas paraître négligée et à éviter toute critique subsidiaire. Ce qui semble superficiel pour certain·e·s renvoie à une forme d’inégalité persistante.