À chaque nouveau jour son lot de surprises issues des intelligences artificielles. Les possibilités, infinies semble-t-il, de ces programmes ne laissent personne indifférent, suscitant tour à tour effroi et émerveillement. En ce début d’année, l’internaute Miles Zim a retourné Twitter en partageant des photos de soirée entièrement artificielles, créées à l’aide de Midjourney, précise Futurism.
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Les invité·e·s n’existent pas, les photos non plus. Pourtant, à première vue, rien ne laisse présager que ces souvenirs de soirée (à laquelle on n’a pas été invité·e·s soit dit en passant) sont faux. Les regards lancés à l’appareil semblent sincères, les peaux luisantes paraissent authentiques et les lumières sont joliment maîtrisées – laissant même apparaître des flous et surexpositions, dus par exemple à l’usage du flash, plutôt logiques.
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Le grain des images et leur aspect argentique semblent indiquer que les photos datent de plusieurs décennies. À chercher des indices temporels, on remarque cependant des bizarreries : un invité possède sept doigts, une autre a des mains saucisses qui feraient pâlir d’envie Michelle Yeoh dans Everything Everywhere All at Once, tandis que sa voisine a tellement de dents qu’on se demande comment elle peut fermer la bouche. On peut respirer, il est encore possible de repérer l’œuvre d’une intelligence artificielle à l’œil nu.
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Des biais racistes persistants
Vous avez noté les doigts supplémentaires et les sourires à la Thierry Ardisson, mais n’y a-t-il pas autre chose qui vous chiffonne ? Les protagonistes de cette soirée fictive, surtout les hommes, avouons-le, se ressemblent étrangement. Miles Zim indique qu’il a dû donner des instructions “spécifiques” à Midjourney afin de générer des “personnes ressemblant à des hommes”. Malgré cela, ajoute-t-il, créer des variations représente “un défi”, notamment parce que les personnages sont tous blancs : “Par défaut, toute demande de ‘personnes’ génère des personnes blanches”, note l’internaute. Apparemment, la soirée se faisait en non-mixité dans tous les sens du terme.
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Cela représente une pierre de plus dans le sac déjà bien rempli d’accusations de racisme imputé aux intelligences artificielles. Qu’il s’agisse du programme chargé de générer des portraits d’après des voix qui enchaîne les biais racistes ; d’ImageNet Roulette, l’algorithme qui classe le monde en catégories et colle des notions péjoratives aux personnes racisées ; ou encore de Twitter qui faisait polémique à cause des images de personnes noires que la plateforme cachait au profit de portraits de personnes blanches dans ses diaporamas, les intelligences artificielles ont la fâcheuse tendance à tomber dans des biais racistes et stéréotypés, et ce, de façon incessante. Peut-être serait-il temps d’apprendre aux machines que tout n’est pas bon à reproduire chez l’espèce humaine.