Fernando Torres est directeur artistique. Son quotidien est donc rythmé par le stylisme et la création d’identités visuelles dans les domaines des médias et de la publicité, qu’il travaille avec des marques de vêtements ou des artistes – il a déjà collaboré avec Jorja Smith, Lil Yachty, Bebe Rexha et Earth Gang.
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Après plusieurs gros projets pour des marques entre Londres et Berlin, il a décidé de travailler à un projet “purement créatif” qui le recentrerait sur ses priorités et son point de vue propre. C’est dans ce contexte qu’il a imaginé The Rainbow Project, inspiré de sa propre histoire, et repéré par le magazine Dazed :
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“J’y pensais depuis un moment, nous raconte-t-il. La communauté gay peut être très raciste et faire preuve de ségrégation donc je voulais créer une série d’images qui montrerait des personnes LGBTQ+ issues de minorités et qui ont, comme moi, grandi en Europe.
Je voulais des images qui aident les jeunes gens qui se posent des questions sur leur sexualité ou qui ne se sentent pas à leur place. Il était aussi primordial pour moi de créer une imagerie queer positive dans laquelle les modèles se présentent tels qu’ils et elles veulent être vu·e·s et pas comme la société les voit ou comme moi je les voyais.”
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Un projet arc-en-ciel
Fernando Torres a mis en place un projet présentant des personnalités différentes, hommes, femmes et transgenres, et des histoires variées à travers l’objectif de photographes aux approches différentes (à l’instar de Chris Rinke, Rickard Sund ou encore Francisco Gomez De Villaboa) afin de littéralement présenter un “projet arc-en-ciel” :
“J’ai choisi un photographe différent pour chaque ville parce que je voulais que chaque ville ait une esthétique différente – tout en préservant une imagerie positive. J’ai choisi des artistes avec qui je savais que je me sentirais à l’aise, qui comprendraient ma démarche et qui traiteraient le sujet avec bienveillance.”
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Habitué à gérer le stylisme des séances photo qu’il supervise, Fernando Torres a laissé la main libre aux modèles qu’il avait préalablement sélectionné·e·s sur les réseaux sociaux :
“J’ai choisi tous les participant·e·s grâce à Facebook ou Instagram. Je les ai stalké·e·s pendant quelques semaines avant de leur écrire pour leur expliquer le projet. La plupart ont répondu oui directement et ont commencé à me raconter leurs expériences de vie en tant qu’immigré·e·s et membres de la communauté LGBTQ+.
Nous avions des histoires et des passés très similaires. Je ne me suis pas occupé du stylisme, je leur ai simplement demandé d’apporter deux options vestimentaires qui les représentaient le mieux et on partait de là.”
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Partant d’un point de départ individuel, Fernando Torres a tenté de mettre en images une pluralité d’histoires, afin de montrer le maximum de prismes qui composent l’arc-en-ciel de son sujet, loin des stéréotypes et proches du patchwork qu’est la réalité. Les différentes esthétiques qui composent The Rainbow Project lui permettent de faire du projet une création ouverte et continue, évoluant au gré des personnalités participantes et de leurs récits.
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Vous pouvez retrouver le travail de Fernando Torres sur son site et sur son compte Instagram.