Pierre-Louis Ferrer repère et exhume l’invisible grâce à un procédé photo qu’il affectionne particulièrement, l’ultraviolet. Cette technique, qui capte des longueurs d’onde invisibles à l’œil nu, permet au photographe de révéler les petites spécificités de notre peau, des marques et tâches qui font partie intégrante de notre physique mais que nous ne nous connaissons pourtant pas forcément.
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Comme nous vous l’expliquions pour un autre de ses projets sur les signes de vieillesse, jouer avec les rayons ultraviolets en photographie est un véritable défi technique :
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“Les appareils photo numériques sont équipés de capteurs limités par un morceau de verre qui empêche le passage de certaines longueurs d’onde : une modification technique de cet élément est donc nécessaire. Il faut par la suite associer le boîtier modifié à de vieux objectifs car les modèles trop récents possèdent des revêtements anti-UV qui ne permettent pas d’obtenir le rendu souhaité par le photographe.”
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Paradoxalement, ces images nous montrent tels que nous sommes en mettant en exergue une réalité qui n’est pas directement perceptible. Pour le photographe, le projet relèverait presque d’une contestation des tendances actuelles de polissage de notre image :
“Chaque modèle offre au spectateur une vision intime de son être, qu’il n’est pas capable de percevoir lui-même. Cette relation d’intimité et de confiance prend le contre-pied d’une société de l’image, où selfies et réseaux sociaux projettent majoritairement une vision biaisée et idyllique de nos vies.”
Révéler l’humanité
Pour sa série “Brut”, Pierre-Louis Ferrer a photographié dix adultes, sélectionnant ensuite deux images par personne. Les modèles sont tous logés à la même enseigne : shootés en noir et blanc, ils présentent leur visage pour un portrait, ainsi qu’une partie de leur corps en gros plan.
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L’ultraviolet semble faire ressortir une multitude de taches de rousseur sur les participants. Ils n’ont pas tous le même âge, le même sexe ou la même couleur de peau mais le procédé utilisé par Pierre-Louis Ferrer les fait se ressembler étrangement. Les clichés font ressortir “le caractère brut et naturel de l’être humain”, précise le photographe, soit, finalement, l’humanité de chacun.
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Vous pouvez retrouver le travail de Pierre-Louis Ferrer sur son site.