Toutes les 60 secondes, l’équivalent en plastique d’une cargaison de camion est déversé dans l’océan. Cette statistique, pour le moins éloquente, a été pointée du doigt par Greenpeace sur son site, en avril dernier. Pour Benjamin Von Wong, pas totalement étranger au sujet, la lecture de cette donnée fait l’effet d’une bombe.
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“Pourquoi jeter du plastique dans l’océan ?” : la question qui s’impose à lui est simple mais déterminante. C’est le point de départ d’une idée un peu folle : déverser une véritable cargaison de plastique dans la mer pour illustrer concrètement l’ampleur du problème.
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Le photographe, déjà fermement convaincu que l’art a le pouvoir d’éveiller les consciences, a envie d’aller plus loin, dans sa pratique, comme dans son engagement. Après avoir mis en scène une sirène au milieu d’un océan de 10 000 bouteilles en plastique pour un précédent projet, il prend cette fois-ci contact directement avec Greenpeace. Ensemble, ils mettent sur pied un plan de bataille ambitieux et lancent le projet Truckload of Plastic.
Première étape, “faire quelque chose de légèrement insensé qui pourrait se démarquer au milieu de toute l’agitation des réseaux sociaux”. Il trouve la première pièce de son puzzle en Katerina Soldatou, une performeuse aérienne avec qui il a déjà collaboré par le passé :
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“Avec sa capacité de se suspendre à n’importe quoi dans le monde, nous voulions créer une forme d’art qui puisse montrer que le moindre effort individuel a son importance, jusqu’à ce que nous puissions éradiquer le plastique à la source.”
Deuxième étape, récolter le plus de bouteilles en plastique possible, avec l’aide de Greenpeace et d’autres associations locales de protection de l’environnement, puis patiemment, les lier entre elles par du fil de pêche. Enfin, ultime phase, les jeter à la mer près d’une île, plus précisément sous la voûte d’une cavité creusée dans une falaise.
Une fois le “décor” mis en place, les liens des bouteilles ont été dénoués, et le photographe a pu ainsi immortaliser Katerina suspendue à des fils de soie au-dessus d’une véritable nappe de plastique.
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Aussi poétiques que puissent être ces clichés, le contraste avec la scène dramatique qui se tient à quelques mètres sous elle est glaçant. Et si Benjamin Von Wong et son équipe de bénévoles ont ensuite pu nettoyer les lieux, le photographe n’en oublie pas de rappeler que ce n’est malheureusement pas assez le cas :
“Dans le monde réel, il est de plus en plus difficile de faire face. Peu d’entreprises ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps, et même si les efforts des associations locales font la différence, ça n’est pas suffisant.
Ce que nous pouvons faire pour maîtriser notre environnement, c’est faire en sorte que les grosses entreprises agissent de manière plus responsable et arrêtent de produire autant de plastique en premier lieu.”
Vous pouvez également suivre Benjamin Von Wong sur son compte Instagram.
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