Pétales de fleurs, corps nus luisants et éveil des sens, les images sensuelles de Maisie Cousins

Publié le par Lise Lanot,

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À travers des gros plans de ce qui constitue l’humain et sa nature, Maisie Cousins confronte le spectateur à des images intrigantes et érotiques.

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Les images de Maisie Cousins se focalisent sur des petites portions de plus grands ensembles (le cœur d’une fleur, une bouche semi-ouverte, un sein empoigné), en se délestant des contraintes esthétiques habituelles. Dans le cadre d’une expo solo intitulée Grass, Peonie, Bum, la jeune photographe présente ses œuvres sensuelles à la galerie londonienne TJ Boulting, jusqu’au 24 juin. En étudiant les thèmes du “pouvoir, de la féminité, de la nature, de la technologie, du corps et de l’indulgence”, Maisie Cousins se fait plaisir et explore ces choses “dégoûtantes” qui font partie de notre humanité.

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La photographe se sent d’ailleurs attirée par ce qui dégoûte la plupart des gens. Comme elle l’expliquait à Dazed, elle est foncièrement intéressée par la façon dont fonctionne le corps :

“Nos corps produisent des textures visqueuses, graisseuses, et je trouve ça vraiment marrant. […] Je prends beaucoup de photos de moi avec mon téléphone quand j’éternue, et je suis toujours émerveillée de ce qui sort de mon nez ! Et on nous dit que c’est dégoûtant. Enfin, ça l’est un peu mais je trouve cela intéressant et cela ouvre un espace de discussion sur nos tabous corporels. Ces fluides et ces suintements nous ramènent à la nature. Nous produisons et émettons tous des choses.”

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À travers sa série Grass, Peonie, Bum, qui présente des vues macroscopiques aux couleurs saturées, Maisie Cousins élabore in fine une réflexion sur la nature humaine, sa perfection inhérente et sur notre place. Elle affirme sans ambiguïté que “la nature est toujours belle et en même temps dégoûtante. Même les personnes les plus belles ont des fuites, saignent et chient.”

Une expérience multi-sensorielle

Sans pour autant désirer provoquer de répulsion chez les spectateurs, elle souhaite la confrontation entre l’œuvre et le regardant qui, elle l’espère, ressentira quelque chose en sortant de la galerie et se rappellera de ce moment. C’est en partie la raison pour laquelle elle a décidé de proposer une expérience synesthésique combinant art visuel, toucher et odorat. Pour elle, tout cela constitue pleinement le processus créatif : “J’ai toujours eu le sentiment que quelque chose manquait, que quelque chose s’était perdu en cours de route lorsque le produit final existe ‘seulement’ en tant que photographie, parce que sur le moment mon travail est très immersif.”

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Elle explique que cela fait un an qu’elle travaille sur la mise en place de ce projet, qui peut enfin voir le jour maintenant que ses travaux sont exposés dans un espace dédié à elle seule. Cela fait entrer son travail dans plusieurs dimensions, autant sensorielles que temporelles puisqu’elle se réjouit d’imaginer les spectateurs de l’expo se retrouver de nouveau plongés dans son univers en sentant une odeur qu’ils auraient sentie à la galerie.

Loin des idéaux esthétiques que la photographie diffuse souvent, les travaux de Maisie Cousins s’intéressent à l’humain en priorité. Que ces travaux dérangent ou fascinent, ils ne laissent pas indifférent et poussent à la réflexion, autant concernant la nature proprement physiologique de l’homme que sa façon de réagir face à l’art.

Vous pouvez retrouver le travail de Maisie Cousins sur son site personnel et sur son compte InstagramGrass, Peonie, Bum est exposée chez TJ Boulting jusqu’au 24 juin. 

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