Parler à vos défunts, c’est possible, grâce à quelques photos et un peu d’intelligence artificielle

Publié le par Lise Lanot,

© Metro-Goldwyn-Mayer/Warner Bros. via Turner Entertainment

Et évidemment, la course à l’immortalité a un sacré coût.

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“Chérie, c’est moi. Ça fait longtemps.” Pour que M. Lee puisse converser avec son épouse après son décès, il a déboursé beaucoup d’argent et un peu de son temps. Il a fourni à l’entreprise sud-coréenne Re;Memory des photos et vidéos, des carnets remplis de notes personnelles et… entre 11 000 et 22 000 euros, note PetaPixel.

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L’entreprise demande également à ses client·e·s atteint·e·s de maladie ou qui se savent en fin de vie de passer au moins sept heures ensemble afin de les interroger sur leur vie, les messages à transmettre à leurs proches mais aussi de capter leurs expressions verbales, faciales et leur gestuelle.

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Cela permet à Re;Memory de créer un “fantôme” le plus réaliste possible, et de ne pas simplement proposer des vidéos immuables mais un avatar qui pourra répondre correctement à son entourage resté en vie. Si la personne décédée a raconté son histoire d’amour à l’équipe de Re;Memory, elle pourrait ainsi raconter sa rencontre avec l’être aimé à ses enfants, promet en substance la firme. “Nous recréons l’apparence en plus de l’esprit de vos êtres chers”, affirme le site du projet, propulsé par la plateforme d’intelligence artificielle Deep Brain.

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Basée à Séoul, l’entreprise utilise le machine-learning, un champ d’étude qui a pour but – en bref – d’entraîner les intelligences artificielles à apprendre sans programmation définie. Ainsi, les “jumeaux numériques” créés sont plus proches d’Ai-Da, la robote artiste, que de Casper. Très Black Mirror, l’initiative fait un peu froid dans le dos, lorsqu’on apprend qu’en plus des 12 000 à 24 000 euros déboursés par la personne en fin de vie pour créer son avatar immortel, celles et ceux qui lui survivent doivent payer plus de 1 100 euros pour chaque nouvelle entrevue avec leur proche dans le showroom de Re;Memory.

L’angoisse de la mort, une poule aux œufs d’or

Les magistrales avancées des domaines de l’intelligence artificielle poussent nombre d’entreprises à tenter de trouver le concept qui les rendra riches. Pour cela, quoi de mieux que de surfer sur une angoisse existentielle : la mort – la sienne et celle de ses proches.

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Certain·e·s utilisent des hologrammes (à l’instar du cadeau d’anniversaire de Kanye West à Kim Kardashian en 2020), d’autres font revivre des archives, comme Deep Nostalgia, un service gratuit qui propose d’animer de vieilles photos de famille afin de rendre vivant·e·s, le temps de quelques secondes, nos aïeux·les disparu·e·s.

Une intelligence artificielle anime les photos téléchargées de quelques gestes, de clignements d’yeux ou de mouvements de bras, choisis automatiquement par le système selon l’orientation du visage et des membres.

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Si on doute du fait que Re;Memory remporte une adhésion unanime et se démocratise, il y a fort à parier que les désirs d’immortalité – au moins symboliques – ne feront que se multiplier, en même temps que se développeront les technologies d’intelligence artificielle.