Les œuvres d’Olafur Eliasson ont pour habitude de marquer et troubler nos sens. Il y est d’ailleurs toujours question de lumière, de reflets, de miroirs, d’ondes, d’air, d’expérimentation, de science, de nature, d’éphémère, de géométrie, de couleurs et de minimalisme. En cela, elles regorgent de sensibilité et de fragilité.
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En 1993, il créait des arcs-en-ciel pour son projet Beauty. Dans Green River, en 1998, il explorait le médium de l’eau en le transformant. Trois ans plus tard, il collaborait avec le paysagiste Günther Vogt, dans le cadre de The Mediated Motion, et commençait à travailler avec le brouillard, matière qui revenait troubler les sens des visiteur·se·s en 2003 pour The Weather Project – l’installation l’ayant fait connaître auprès du grand public.
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En plein New York, en 2008, il plaçait des cascades artificielles pour The New York City Waterfalls. Avec l’ingénieur Frederik Ottesen, il fonde quatre ans plus tard l’initiative Little Sun qui vise à “apporter de l’énergie solaire aux communautés vivant sans électricité”. 800 000 lampes ont été fournies dans le monde entier et l’entreprise a économisé près de 50 millions de dollars en dépenses d’énergie, écrit l’artiste sur le site officiel.
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Plus récemment, en 2014, Eliasson a créé Ice Watch, une installation traitant de la crise climatique, pour laquelle il a placé de gros blocs de glace en fusion – récupérés près du Groenland – dans plusieurs villes : à Londres, à Copenhague et surtout à Paris lors du Sommet sur le climat de l’ONU. Pour chaque œuvre, Eliasson marie science et nature, baptisant son atelier de “studio-laboratoire”.
Et c’est pour toutes ces raisons que les Nations unies ont choisi de le nommer ambassadeur de bonne volonté, afin de militer pour l’environnement. Ce titre est honorifique, c’est-à-dire que la personne nommée ne touche pas de salaire : elle prête seulement sa réputation et son nom pour une cause particulière. L’ambassadeur·rice peut par exemple faire des opérations spéciales pour sensibiliser le public à des collectes de fonds, en profitant d’un impact médiatique.
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17 objectifs pour l’urgence climatique
Les personnalités qui ont occupé ce poste sont diverses, elles peuvent venir du domaine de la science, du divertissement et de la culture, de l’art, de la littérature, ou d’activismes variés. En tout cas, elles ne sont jamais inconnues du grand public : en 2001, Angelina Jolie a été nommée ambassadrice de bonne volonté par les Nations unies pour venir en aide aux réfugié·e·s ; Emma Watson, Cate Blanchett et Nicole Kidman ont aussi agi pour la cause des femmes.
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Olafur Eliasson opèrera donc sur le plan écologique dans le cadre d’un programme sur le développement durable. L’artiste agira en tant que “défenseur de l’action climatique urgente et des objectifs de développement durable”, en gardant en tête 17 objectifs “visant à éliminer la pauvreté, à protéger la planète et à améliorer la qualité de la vie d’ici 2030”, rapporte le site Artsy.
“Je suis extrêmement honoré de devenir un ambassadeur de bonne volonté pour l’organisation des Nations unies. Nous avons besoin d’actions pour l’urgence climatique et la meilleure cartographie de nos activités est le ’17 Sustainable Development Goals’ [17 objectifs de développement durable, ndlr]. En tant qu’artiste, je suis convaincu que la culture offre un accès et une compréhension réelle des défis à relever, et j’ai hâte de rejoindre le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) afin d’atteindre ces objectifs. […]
La vie sur Terre a tout à voir avec la coexistence – entre les personnes, les animaux, les écosystèmes et l’environnement. […] Et nous sommes ensemble, dedans. C’est pourquoi nous devons tous prendre au sérieux l’urgence climatique. Pour réagir de manière adéquate à la crise, nous – les individus, les institutions, les entreprises et les gouvernements – devons faire confiance à la science et rassembler nos connaissances, notre créativité et notre énergie”, a déclaré Olafur Eliasson.
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