L’arrivée de l’été n’est pas une excuse pour tourner le dos aux musées ; au contraire, galeries et centres d’art profitent souvent des longs mois estivaux pour présenter d’épatantes expositions. À l’occasion de la chaude saison 2019, focus sur des rétrospectives consacrées exclusivement à des artistes femmes, entre monochromes, tirages cinématographiques et installations contemporaines.
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#1. Elaine Stocki rassemble les différences en images
À Paris, le centre culturel canadien met à l’honneur les œuvres d’une de ses citoyennes, Elaine Stocki. Jusqu’à début septembre, les photographies et aquarelles de l’artiste interpelleront les visiteurs, invités à “percevoir autrement la diversité ethnique, sociale, physique, esthétique, culturelle, sexuelle, générationnelle, toutes différences pour une fois heureusement confondues”.
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Noir et blanc, couleurs, lumière et ombre se mêlent dans les œuvres de la Canadienne pour établir, tout en contraste, une galerie d’individus, de moments de vie et de psychologie humaine.
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L’exposition consacrée à Elaine Stocki est visible au Centre culturel canadien jusqu’au 6 septembre 2019, du lundi au vendredi, de 10 heures à 18 heures. L’entrée est libre.
#2. Hommage à Dora Maar au Centre Pompidou-Paris
Le centre Pompidou organise pour l’été la plus grande rétrospective française dédiée à l’œuvre de la surréaliste française Dora Maar. Moins connue que ses comparses masculins, on la limite souvent à sa relation, professionnelle et amoureuse, avec Picasso. L’exposition de Beaubourg remet les pendules à l’heure et présente de nombreuses photographies et toiles de cette artiste prolifique.
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Les 500 œuvres et documents présentés permettent de (re)découvrir les multiples facettes de cette femme indépendante, audacieuse et talentueuse, mais également de lire en filigrane toute une époque, celle de l’entre-deux-guerres, et ses remous artistiques et politiques.
L’exposition consacrée au travail de Dora Maar est visible au Centre Pompidou jusqu’au 29 juillet 2019. Le tarif d’entrée est de 14 euros, 10 euros en tarif réduit et gratuit pour les moins de 18 ans.
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#3. La pratique artistique cathartique de Rebecca Horn visible à Metz
Pendant plus de six mois, le Centre Pompidou-Metz présente les photographies, vidéos et installations de Rebecca Horn. Le “Théâtre des métamorphoses” de l’artiste allemande est un “exercice autobiographique”. À l’intérieur de ce dernier, le visiteur est témoin des produits de l’imagination fertile d’une femme qui s’est retrouvée enfermée dans son propre corps à cause d’une maladie pulmonaire.
Inspirée par des thèmes tout en dualité (“le corps et la machine, l’humain et l’animal, le désir et la violence”), Rebecca Horn a créé tout au long de sa carrière des objets ingénieux et des performances contemporaines obsédantes pour le public. Le Centre Pompidou-Metz a mis en place un parcours d’envergure qui rend hommage à la carrière féconde d’une artiste protéiforme.
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“Théâtre des métamorphoses” de Rebecca Horn, une exposition à voir jusqu’au 13 janvier 2020, au Centre Pompidou-Metz. L’entrée est à 5 euros.
#4. Le sud des États-Unis à travers des images inédites de Sally Mann
Le centre d’art parisien du Jeu de Paume présente également la rétrospective d’une artiste dont les œuvres n’avaient jusqu’ici pas été réunies de façon aussi conséquente. Depuis plus de quarante ans, l’Américaine Sally Mann explore en images des thèmes tels que “[la] mémoire, [le] désir, [la] mort, [les] liens familiaux, [et la] magistrale indifférence de la nature envers les hommes”.
Originaire de l’État de la Virginie, au sein d’un sud des États-Unis chargé d’une histoire profondément violente et raciste, la photographe s’interroge sur “l’histoire, l’identité, la race et la religion” de sa région, de son pays, mais aussi du monde entier à travers des portraits touchants, des paysages et des natures mortes poétiques.
L’exposition consacrée aux travaux de Sally Mann au Jeu de Paume parisien est visible jusqu’au 22 septembre 2019. Le coût de l’entrée est à 10 euros, 7,50 euros en tarif réduit.
#5. Film noir et chimie cibachrome à la Maison européenne de la photographie
En parallèle de “Dark Thread”, une exposition présentant trois séries de l’artiste amateur de films noirs, Henry Wessel, la Maison européenne de la photographie met en avant une vingtaine d’œuvres de la photographe Marguerite Bornhauser, également en lien avec le cinéma et la littérature criminel·le·s.
Les images visibles le temps de l’exposition “Marguerite Bornhauser, Moisson rouge” nous plongent dans une atmosphère rendue d’autant plus particulière par la présence de diptyques en “tirage cibachrome”, un procédé magnifiant l’éclat et la brillance des images.
L’exposition devient ainsi un monde à part, puisqu’à l’intérieur des murs du centre parisien dédié à la photo, l’ambiance est résolument froide et brumeuse.
L’exposition “Marguerite Bornhauser, Moisson rouge” est visible à la Maison européenne de la photographie, à Paris, jusqu’au 14 juillet 2019. Le coût de l’entrée est à 10 euros, 6 euros en tarif réduit.
#6. Takako Saito fête ses 90 ans à Bordeaux
Jusqu’au 22 septembre 2019, le CAPC, le musée d’art contemporain de Bordeaux expose 400 œuvres de l’artiste japonaise Takako Saito. On y retrouve pêle-mêle des sculptures, des peintures, des livres ainsi que des installations performatives et sonores.
Pour cette première grande exposition monographique consacrée à l’œuvre de Takako Saito, le centre d’art girondin revient sur la totalité de sa carrière, de ses débuts “autour de l’idée de jeu” jusqu’à ses créations textiles les plus récentes, en passant par “son intérêt pour les objets du quotidien et la dimension participative de la plupart de ses pièces”.
L’artiste, qui fête ses 90 ans cette année, sera présente au musée bordelais lors d’événements spéciaux, afin de présenter certaines de ses performances.
La rétrospective consacrée à Takako Saito sera visible au CAPC, le musée d’art contemporain de Bordeaux, jusqu’au 22 septembre 2019. L’entrée est à 7 euros, 4 euros en tarif réduit.