La Floride est le seul État de la zone continentale états-unienne à avoir une barrière de corail vivante. Malheureusement, l’activité humaine nuit à son écosystème, qui abrite tout de même 6 000 espèces marines et plus de 75 espèces de coraux. L’acidification de l’océan entraîne la dissolution de cette barrière de corail, la quatrième plus grande au monde.
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Pour lutter contre cette inquiétante disparition qui touche directement la faune, la flore et les êtres humains, la solution est de créer un récif artificiel (comme c’est déjà le cas à Marseille par exemple). Il s’agit d’une structure immergée de façon volontaire, permettant “de créer, protéger ou restaurer un écosystème riche et diversifié”.
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Depuis le 19 novembre dernier, la ville de Miami a voté la mise en place d’un récif artificiel d’un genre novateur : en plus d’aider à la prolifération des espèces marines, il prendra la forme d’un musée aquatique (tel qu’il en existe déjà, en Australie par exemple). Le projet, baptisé “The ReefLine“, est chapeauté par Ximena Caminos, fondatrice d’une organisation dédiée à la préservation des océans.
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À la croisée des arts et des sciences
La clé du projet, insiste Ximena Caminos auprès d’Artnet, repose sur la collaboration de plusieurs têtes pensantes : des artistes bien sûr, mais aussi des scientifiques, des philanthropes, des architectes et des biologistes. Cette place de choix donnée aux arts dans l’initiative n’a rien d’étonnant, sachant que la ville de Miami tente de se placer sur la carte des capitales du monde de l’art contemporain depuis plusieurs années – notamment avec son festival Art Basel Miami ou encore son quartier dédié au street art, Wynwood.
Une fois abouti, le musée sous-marin devrait s’étendre sur près de 11,3 kilomètres de long. En plus de protéger coraux et plages, les œuvres se pareront de dimensions esthétiques et activistes. L’œuvre de l’Argentin Leandro Erlich, par exemple, a été pensée “comme un commentaire direct sur le changement climatique”.
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L’artiste a pour projet de placer au fond de l’océan des sculptures écoresponsables en forme de voitures. Vues comme “certains des pires coupables du réchauffement climatique”, les automobiles trouveront sous l’océan une nouvelle vie, une mission de développement durable. Ximena Caminos a affirmé son enthousiasme de voir cette œuvre intégrer son musée aquatique : “Si on ne résout pas [ces problèmes], les villes finiront immergées. Voir des voitures sur le fond marin devient une vision de ce à quoi le futur pourrait ressembler si on ne prend pas action, tous ensemble.”
À cause de son manque de relief et de sa faible altitude (la quasi-totalité de l’État se trouve au niveau de la mer et son point le plus haut ne culmine qu’à 105 mètres au-dessus de ce dernier), la Floride, et notamment Miami, est effectivement particulièrement à risques en cas de montée des eaux.
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La première étape de “The ReefLine” devrait être prête d’ici à la fin de l’année 2021. Il faudra donc encore un peu de patience avant de pouvoir nager au milieu de poissons et d’œuvres d’art, signées Shohei Shigematsu/OMA, Ernesto Neto ou encore Agustina Woodgate. Reste à savoir quelles seront les réglementations d’accès à ce musée d’un nouveau genre, afin de s’assurer que les premiers habitants des lieux ne soient pas dérangés par des visites intempestives.
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