La ville de Besançon, cité natale de Victor Hugo, a inauguré une sculpture inédite de l’écrivain, signée Rodin. Le bronze noir de 2,10 mètres pour 250 kilogrammes montre un Victor Hugo debout, en train de marcher, présentant le visage d’un vieil homme mais un corps vigoureux et musculeux. Il est présenté nu.
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“Pour moi, on ne revêt pas un dieu d’une redingote”, s’était à l’époque justifié Rodin auprès de Camille Claudel. “Ce sont des choix iconoclastes, un Victor Hugo nu, ce n’est pas forcément dans l’esprit de l’époque”, a souligné Hugues Herpin, chef de service au musée Rodin. “Mais Rodin cherche avant tout la vérité et l’expression de la création de Victor Hugo à travers ce modelé très puissant.”
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La statue est un don de la fondation suisse Pierre Gianadda. Léonard Gianadda, son président, souhaitait ainsi réparer ce qu’il voyait “comme une injustice” : si Rodin avait portraituré Victor Hugo à plusieurs reprises, la ville natale de l’écrivain ne disposait d’aucune œuvre du sculpteur, malgré le souhait maintes fois exprimé par la mairie.
Cette statue a été éditée à partir de moules et modèles en plâtre donnés par le sculpteur à l’État français en 1916, conservés dans les réserves du musée Rodin de Meudon (Hauts-de-Seine), et redécouverts en 2019. Sa fonte en bronze, inédite, a été réalisée en trois exemplaires. Outre celui exposé à Besançon, l’un sera conservé par la fondation Gianadda à Martigny (en Suisse), l’autre au musée Rodin de Paris.
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Le “musée Rodin, en tant qu’ayant droit de l’artiste, conserve le droit moral attaché à l’œuvre, et a la possibilité d’éditer l’œuvre de Rodin, y compris de manière posthume, à partir des moules originaux” laissés par l’artiste, a précisé Hugues Herpin.
“Cette statue de Victor Hugo démontrera la vigueur, la force et la grandeur de ces combats qu’il faut faire vivre encore aujourd’hui, la défense des droits de l’homme, la lutte contre la peine de mort, contre l’esclavage, la misère, le rejet de l’autre, et la xénophobie”, a déclaré la maire (EELV) de Besançon, Anne Vignot.
Elle a également évoqué la “polémique inadmissible” dont la mairie a récemment été la cible, au sujet de la restauration d’une autre statue de Victor Hugo, œuvre d’Ousmane Sow, exposée à Besançon. “Ces œuvres ont un rôle de transmission d’un message : c’est l’art qui bouscule, qui nous aide à comprendre, à avancer, à interpréter le monde”, a conclu l’élue.
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