De son vivant, Hilma af Klint ne faisait connaître que ses paysages bucoliques et charmantes illustrations botaniques. Persuadée que le reste de son travail – spirituel, complexe, non-figuratif – demeurerait incompris, elle le garda sous scellé, ordonnant à son neveu de le révéler seulement vingt ans après sa mort (survenue en 1944). Un peu comme si Beyoncé n’avait jamais sorti Lemonade.
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C’est seulement dans les années 1960 donc, que le monde découvre ses œuvres abstraites, réalisées des années avant les travaux de Vassily Kandinsky, Piet Mondrian ou Kazimir Malevitch – pourtant considérés comme (ou autoproclamés) chefs de file de l’art abstrait.
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La peintre suédoise évoluait complètement à l’écart de ce mouvement qui éclosait à travers l’Europe au début du XXe siècle – et qui a été retenu par la postérité, tel que le souligne Margaux Brugvin qui partage chaque mois sur son beau compte Instagram un portrait vidéo dédié à une artiste femme :
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“Quand j’ai commencé à étudier l’histoire de l’art, on nous expliquait qu’il y avait eu un moment absolument incroyable entre 1910 et 1920, où tout à coup trois ou quatre artistes qui ne se connaissaient absolument pas ont simultanément inventé l’abstraction.”
L’abstraction, un message de l’au-delà
Bien avant ses collègues masculins, Hilma af Klint réalisait déjà des œuvres non-figuratives bouleversant complètement l’ordre établi. Cependant, elle n’a pas trouvé l’origine de ses peintures abstraites du côté du monde terrestre.
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Devenue adepte du spiritisme après la mort de sa jeune sœur, en 1880, elle fonde un groupe pour entrer en contact avec l’au-delà dans les années 1890 et se met régulièrement dans des états de transe où elle laisse les esprits la diriger jusqu’à, quelques années plus tard, leur dicter ce qu’elles doivent peindre.
Une reconnaissance progressive
Aujourd’hui, le nom d’Hilma af Klint est de plus en plus connu et on tente de la présenter comme la véritable pionnière de l’art abstrait. À travers le monde, des expositions sont régulièrement consacrées à son travail : ses œuvres ont été exposées pour la première fois en 1986, dans le cadre d’une exposition dédiée au “spirituel dans l’art”.
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La volonté de ré-éclairer l’histoire de l’art à une lumière moins blanche et moins masculine donne davantage de place à cette artiste décédée il y a plus de soixante ans et dont le nom n’est pas encore sur toutes les bouches. L’année 2021 a par exemple été l’année de “la première rétrospective lui étant consacrée dans la région Asie-Pacifique”, à la Art Gallery of New South Wales, en Australie.
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L’exposition “Hilma af Klint: The Secret Paintings” est présentée à la Art Gallery (Australie) jusqu’au 19 septembre 2021.