Après l’avoir annoncé en janvier dernier, la police londonienne lance aujourd’hui son système de reconnaissance faciale en live dans le quartier de Stratford, situé dans le borough londonien de Newham, à l’est de la City. Testé le mardi 11 février, ce système a pour but d’anticiper de potentiels crimes tels que l’agression par arme à feu et blanche, les violences sexuelles sur les enfants. Il servira également à protéger les populations les plus vulnérables.
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Entre confidentialité et sécurité, il faut choisir…
Le communiqué posté par la police anglaise nous en dit plus :
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“La reconnaissance faciale se concentre sur une zone précise ; lorsque les gens y passent, leur image est immédiatement diffusée au système de reconnaissance faciale en direct. Ce système contient une liste de surveillance : une liste de visages de délinquants recherchés par la police ou les tribunaux, ou ceux qui présentent un risque pour eux-mêmes ou les autres.”
Cette reconnaissance faciale fonctionne par comparaison entre l’actuelle liste de surveillance et les visages des gens présents dans la zone surveillée. Il “mesure la structure de chaque visage, incluant la distance entre les yeux, le nez, la bouche et la mâchoire pour créer un schéma utile”. Si deux visages correspondent, l’alerte sera directement envoyée à la police, et, à partir de là, elle décide d’intervenir ou non.
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D’autre part, la spécificité de ce système tient aussi dans le fait qu’il n’utilise pas les caméras CCTV déjà en place dans la ville. Avec près de 630 000 caméras, la ville de Londres est déjà l’une des plus surveillées du monde.
… ou pas
La police de Londres est la première police occidentale à tester la reconnaissance faciale en direct pour prévenir la criminalité. Lorsqu’elle en avait fait l’annonce, de nombreuses associations avaient annoncé leur scepticisme face au souci de confidentialité des populations. Big Brother Watch, organisation britannique militant pour la protection de la vie privée, avait notamment estimé que “la reconnaissance faciale est par essence un outil autoritaire encourageant les abus de pouvoir”.
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Pour enfoncer le couteau dans la plaie, en juillet 2019, un rapport indépendant, relayé exclusivement par Sky News et The Guardian, avait provoqué un tollé en révélant le taux d’échec des tests de reconnaissance faciale dans la capitale britannique. En effet, sur la dizaine d’essais menés depuis août 2016, le taux de ratés s’élevait à 81 %. En somme, 4 personnes sur 5 qui déclenchaient le dispositif étaient innocentes.