Depuis plusieurs années, le mouvement body-positivisme a le vent en poupe sur les réseaux sociaux. S’il a servi à la e-lutte féministe à ses débuts, le mouvement a été largement récupéré par le marketing – jusqu’à parfois créer de nouvelles injonctions –, et beaucoup de femmes ne s’y identifient plus.
Publicité
Lizzo fait partie de ces femmes. La chanteuse afro-américaine s’est récemment confiée à la journaliste Claudia Rankine dans Vogue, pour qui elle fait la couverture du numéro d’octobre. Selon elle, le mouvement est aujourd’hui “commercialisé” et est largement composé de femmes blanches.
Publicité
“Maintenant, quand vous regardez le hashtag ‘body positive’, vous voyez des femmes légèrement ‘curvy’, avec des hanches étroites, et beaucoup de femmes blanches. Je ne m’y reconnais plus, parce que je prône l’inclusivité.”
Publicité
Vers un nouveau terme ?
Pour Lizzo, le body-positivisme ne soutient plus réellement les personnes qu’il est censé soutenir, c’est-à-dire :
“Les femmes avec des poignées d’amour, les femmes avec de généreux bourrelets au ventre, les femmes avec les jambes collées et les femmes avec des vergetures. […] Les personnes pour lesquelles ce terme a été initialement créé n’en bénéficient plus. […] Vous voyez, des femmes qui sont dans le club taille 48 ou plus. Elles devraient pouvoir profiter de cet effet mainstream du body-positivisme”, ajoute Lizzo.
Publicité
Le mouvement serait devenu trop mainstream et commercial pour continuer à être sincère. Lizzo propose donc un nouveau terme : body-normativity, qui appelle à normaliser tous les corps. “Être gros, c’est normal” et ce n’est pas une tendance cool au sein de laquelle il “faut” s’accepter.
Cette proposition de nom fait aussi écho au terme “body-neutrality”, qui avait déjà été envisagé pour rejeter cette injonction à l’acceptation de soi, à la positivité, afin de souligner qu’il est aussi normal de se sentir mal dans son corps.
Publicité