Paysages meurtris de lacs asséchés, pollution pétrolière des océans, agriculture intensive en zones arides, barrages gigantesques : dans l’exposition montpelliéraine “Eaux troublées”, le photographe Edward Burtynsky dénonce les ravages de la surexploitation sans vergogne par l’humain d’une ressource vitale.
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L’exposition, visible au Pavillon populaire jusqu’au 26 septembre, s’articule autour de sept thèmes – “Golfe du Mexique”, “Désolation”, “Contrôle”, “Agriculture”, “Aquaculture”, “Aux bords de l’eau”, “Source” – qui interrogent, à travers des tirages chromogéniques grand format adoptant une perspective aérienne, la capacité humaine à détruire ce qui lui est essentiel.
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Le photographe canadien, né en 1955 dans une famille d’origine ukrainienne, “propose des images étonnantes et réellement efficaces, puisqu’elles révèlent la façon dont l’humanité façonne le monde, guidée par sa cupidité. La Terre, cependant, est épuisée et lance un appel à l’aide, notamment par le biais de la photographie”, explique la commissaire de l’exposition, Enrica Vigano.
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Un bilan catastrophique
L’esthétique abstraite et poétique des images de Burtynsky contraste avec la gravité des catastrophes environnementales qu’il documente : vues du lac Owens, asséché en moins de dix ans pour alimenter en eau la ville de Los Angeles au début du XXe siècle ; gigantesques barrages chinois qui forcent des millions de personnes à quitter leur domicile ; ou la dramatique marée noire après l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon en 2010 dans le golfe du Mexique.
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La dernière thématique de l’exposition explore de manière contemplative deux édens : la région des Sources sacrées au Canada (en Colombie-Britannique), pourtant menacée par plusieurs projets privés d’exploitation des ressources naturelles, et l’Islande.
Le photographe, qui a découvert l’art en peignant des paysages avec son père à 7 ans et s’est passionné pour la photo dès l’âge de 11 ans, évoque à propos de son projet sur l’eau des compositions faisant référence à ses peintres préférés : Caspar David Friedrich, Jean Dubuffet, David Shapiro ou encore Richard Diebenkorn.
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“J’espère que ces images nourriront un processus de réflexion sur un élément essentiel à notre survie, un élément que nous tenons souvent pour acquis. Jusqu’à son épuisement”, avertit dans son texte d’intention Burtynsky, qui a débuté ce projet sur l’eau en Australie en 2007.
Son travail est présent dans les collections d’une soixantaine de grands musées, dont le MoMA et le Solomon R. Guggenheim Museum à New York ou encore le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia de Madrid.
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Avec AFP.