Le Centre Pompidou organise actuellement une exposition de l’œuvre de David Hockney. L’occasion de redécouvrir le travail de l’artiste, qui a mêlé photographie et peinture durant toute sa carrière.
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En collaboration avec le Tate Britain de Londres et le Metropolitan Museum of Art de New York, le Centre Pompidou de Paris a ouvert une rétrospective en l’honneur de David Hockney. Si, évidemment, l’exposition retrace son immense carrière de peintre – il est surtout connu pour ses toiles de piscines –, des photographies de l’artiste y sont aussi exposées, montrant une autre facette de son travail.
Très tôt, David Hockney a entretenu des liens étroits avec le médium photographique. Dans les années 1960, alors qu’il est à Los Angeles pour la première fois, il découvre l’intensité de la lumière californienne et peint différemment, en utilisant une peinture acrylique qui lui permet de produire des images précises. Il flirte alors avec le photoréalisme.
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Par la suite, il s’amuse à reproduire des photos qu’il voit passer dans des revues gays américaines et étudie de nombreux clichés pour penser ses compositions picturales. Son intérêt pour la photo déteint sur ses peintures, puisqu’il trace de larges marges blanches autour de ses œuvres, faisant une référence directe aux cartes postales ou au format Polaroid.
Par la suite, l’artiste fait l’acquisition d’un appareil 35 mm et commence à shooter tout ce qui l’entoure. Il réalise une sorte de journal intime visuel, en photographiant ses amis, sa famille, sa vie professionnelle et en documentant “sa vie d’artiste”. La Maison européenne de la photographie, qui lui a consacré une exposition en 2013, indique que David Hockney a accumulé, au long des années, plus de 30 000 photographies, dont seulement une partie a été présentée au public.
Toutefois, pour le peintre, qui a l’habitude de créer une œuvre de A à Z, la réalisation d’une image est toujours une construction mentale : il ne cède pas au charme de l’instantané de la photographie mais décide d’adopter une approche plus picturale.
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Des mosaïques photographiques
Au début des années 1980, David Hockney s’inspire du mouvement cubiste et crée ses “joiners” – qui signifie “jointifs”, en français. Pourvu d’un Polaroid, il prend de nombreuses photos d’un même endroit ou d’une même personne, qu’il mêle par la suite sous forme de collage. Ces étonnants puzzles sont pour l’artiste le moyen d’adopter une vision qu’il qualifie de “polyfocale”, c’est-à-dire qu’une image peut mixer plusieurs points de vue.
En utilisant la même démarche, il réalise Pearblossom Highway en 1986, l’un de ses collages les plus célèbres composés de plusieurs centaines de photos de la même portion de route, prises à différents endroits. Ses travaux sont alors qualifiés de “dessins avec un appareil photo”. La photographie n’est plus là pour capturer le réel, mais pour en livrer une vision totalement subjective.
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Par la suite, l’artiste continue à pousser les limites du medium en explorant la photographie à travers le fax, l’ordinateur, l’imprimante, le smartphone et même plus récemment l’iPad, outils qui lui permettent de maîtriser totalement la création de ses images et de les partager directement sur le Web.
Qu’il ait une approche photographique de ses peintures ou une vision picturale de ses photographies, David Hockney estime que la frontière entre les deux disciplines est particulièrement poreuse. Capable de se nourrir de la particularité de chaque medium lorsqu’il doit créer une œuvre, David Hockney fait preuve d’une intelligence de l’image inouïe, faisant de lui l’un des plus grands artistes britanniques contemporains.
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David Hockney Rétrospective, du 21 juin au 23 octobre 2017 au Centre Pompidou à Paris.