Les mystérieux autoportraits de Vivian Maier sont exposés à Paris

Publié le par Donnia Ghezlane-Lala,

© Vivian Maier

Ces photos ont été prises entre 1953 et les années 1970 et témoignent encore du génie de Vivian Maier.

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L’exploration des archives photographiques de Vivian Maier continue. Après avoir découvert ses rares clichés couleur, Les Douches la Galerie se concentre sur ses autoportraits dans une exposition intitulée “Self-Portraits”, qui a lieu à Paris jusqu’au 27 février 2021. 

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Cette “nouvelle sélection d’autoportraits” met en lumière des images “[réalisées] entre 1953 et les années 1970” et témoigne “encore une fois de son œil pour les réflexions, de son grand sens de la composition et plus largement, de la richesse de son œuvre”. Vivian Maier avait l’habitude de se photographier sur une myriade de surfaces : vitres, miroirs, portes, fenêtres, dans des jardins, dans des salles de bains, sur le dos d’inconnu·e·s, jouant avec les ombres…

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Autoportrait lors d’un voyage à l’étranger, 1959. (© Vivian Maier/Estate of Vivian Maier/Courtesy Maloof Collection/Howard Greenberg Gallery, New York/Les Douches la Galerie, Paris)

Pourtant, si son image se reflète clairement, son mystère reste entier ; elle n’a cessé de “proposer un regard sur les multiples facettes qui coexistent dans son corps”, pense la curatrice et autrice Elizabeth Avedon. “Je pense qu’il y a des indices cachés dans les autoportraits de son ombre. Dans certaines civilisations antiques, l’ombre évoque un doppelgänger. L’œuvre de Maier en est pleine.” Et c’est à la recherche de ces indices, tapis dans l’ombre de cette grande artiste, que l’exposition de Les Douches la Galerie doit être abordée. 

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“Je ne suis pas certaine que l’on puisse lire ce ‘moi’ dans les autoportraits de Vivian Maier, ni même suivre l’évolution de sa vie à travers ses images. Nous observons ses autoportraits en quête de révélations, mais elle ne nous livre que très peu de choses. Elle est seule dans ses pensées. Difficile d’imaginer son point de vue. Pas une trace d’émotion ni de réaction. Pas un seul portrait à deux. […]

La force du personnage de Maier réside dans la personnalité qui nous regarde à son tour. Un regard d’une grande intransigeance ; et il est paradoxal, pour une personne aussi secrète et indépendante, que ce soient ses autoportraits qui, à ce jour, se sont avérés ses œuvres les plus marquantes. […]

Il pouvait arriver qu’elle sourît, bien que rarement – Vivian Maier semblait avoir une double vie : sa vie domestique, avec toutes ses contradictions, et sa vie personnelle, dédiée à la création. Elle jetait sur le monde un regard connaisseur, mais ne permit jamais à quiconque de devenir témoin ou spectateur de son travail. On imagine volontiers que cette femme profondément intuitive était une personne difficile : décalée, complexe, vivant dans son monde à elle”, poursuit la spécialiste Elizabeth Avedon.

Autoportrait sans titre, 1953. (© Vivian Maier/Estate of Vivian Maier/Courtesy Maloof Collection/Howard Greenberg Gallery, New York/Les Douches la Galerie, Paris)

Le mystère Vivian Maier fascine encore

Connue pour ses photos des rues de Chicago et New York, l’œuvre de Maier n’a accédé à la visibilité qu’après sa mort à l’âge de 82 ans, à cause d’une chute. Nourrice de profession, elle pratiquait la photographie comme un hobby ; armée de son Rolleiflex, elle a laissé derrière elle une archive conséquente, découverte par hasard par un certain John Maloof dans une salle de vente d’art de Chicago en 2007.

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Le lot contenait des milliers de négatifs, quelques tirages et des pellicules non développées – car Vivian Maier n’avait plus les moyens financiers, avec son faible salaire de nourrice, de développer ses clichés. À cause de dettes et factures impayées et sans qu’elle ne soit mise au courant, ses archives photographiques –  jusqu’alors stockées dans un lieu oublié – se sont retrouvées dans cette vente aux enchères. 

C’est à la mort de l’artiste en 2009 et grâce à un avis de décès publié dans le Chicago Tribune que le collectionneur américain découvre l’identité de l’autrice de toutes ces photos retrouvées. Le documentaire À la recherche de Vivian Maier – signé John Maloof et Charlie Siskel et sorti en 2015 – revient sur son parcours, son talent et sa passion.

Autoportrait sans titre, 1956. (© Vivian Maier/Estate of Vivian Maier/Courtesy Maloof Collection/Howard Greenberg Gallery, New York/Les Douches la Galerie, Paris)

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Autoportrait, autour de Chicago, 1963. (© Vivian Maier/Estate of Vivian Maier/Courtesy Maloof Collection/Howard Greenberg Gallery, New York/Les Douches la Galerie, Paris)
Autoportrait, New York, 1954. (© Vivian Maier/Estate of Vivian Maier/Courtesy Maloof Collection/Howard Greenberg Gallery, New York/Les Douches la Galerie, Paris)
Autoportrait, New York, 1954. (© Vivian Maier/Estate of Vivian Maier/Courtesy Maloof Collection/Howard Greenberg Gallery, New York/Les Douches la Galerie, Paris)

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“Self-Portraits”, une exposition de Vivian Maier à voir aux Douches la Galerie, à Paris, jusqu’au 27 février 2021.