Les clichés crus de Donato Di Camillo, un ancien détenu qui a appris la photographie en prison

Publié le par Konbini arts,

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Élevé par la rue, le photographe américain Donato Di Camillo partage sa vision de l’Amérique, crue et brute, après un séjour en prison où il a appris à manier l’appareil photo.

Une photo publiée par Photographer (@donato_dicamillo) le


Pour capturer un beau portrait, on dit qu’il faut connaître son sujet. C’est le cas de Donato Di Camillo, un américain né à Brooklyn (aujourd’hui basé dans le centre de New York), qui connaît la rue, la délinquance et l’Amérique moyenne comme sa poche. Pendant son incarcération, il s’est passionné pour la photographie et a appris en autodidacte à développer son propre style.
Venant d’un milieu modeste et très terre à terre, l’artiste n’a jamais observé la Big Apple avec des yeux de touriste. Il la regardait de loin, depuis son quartier natal. Il confie au site Feature Shoot : “J’ai vu énormément de choses traumatisantes étant gosse. J’ai vu mon premier pote percuté par une voiture et mourir à mes pieds, à l’âge de 9 ans. Dans les rues de Brooklyn, j’ai dû apprendre à penser rapidement et à avoir recours à des instincts de rue.” Avec mille et une histoires à raconter, c’est cette enfance qui a fait de lui un artiste rusé, ouvert et courageux.
En 2006, il est arrêté et emprisonné. Ses souvenirs de délinquant restent encore une blessure ouverte, il préfère ne pas évoquer les raisons exactes de son arrestation et finalement, cela n’a pas tant d’importance.

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La prison comme formation et un style naturaliste

Lors de son incarcération, Donato Di Camillo a passé un temps fou à dévorer des ouvrages dédiés à la théorie et l’histoire de la photographie. Ces livres lui ont appris à voir le monde “en dehors de lui-même”, comme il le dit. Il s’est d’ailleurs penché sur le comportement humain et la psychologie. En 2012, il est libéré mais sous surveillance et en détention à domicile. Il ne pouvait pas aller à plus de 36 mètres autour de sa maison. Il découvre le travail des photographes Bruce Gilden et William Klein en regardant des documentaires et en continuant à lire, isolé chez lui.
On peut déceler des inspirations émanant de Martin Parr, à travers l’aspect non-édulcoré et grotesque des scènes qu’il capture : des femmes surmaquillées avec des ongles infiniment longs, des visages imprégnés de gros cocards et des grands-mères en maillot de bain marquées par les UV.
Il avoue : “Parfois j’ai l’impression d’avoir pris l’appareil photo au mauvais moment de ma vie”, en se rappelant les jours où il gambadait avec ses amis d’enfance, insouciants et libres. Guidé par l’urgence et la fulgurance de la vie, il aime figer les gens en marge de la société, sans artifices, à son image et auxquels il peut s’identifier. Quand on l’interroge sur cette fascination pour la rue, il répond : “C’est quelque chose que j’avais besoin d’immortaliser.” Il aime aussi reprendre les mots de Bruce Gilden, qu’il a rencontré au coin d’une rue : “Photographie ce que tu ressens. Sois toi-même, prends ce qui t’intéresse par-ci par-là pour en faire ta propre œuvre”. Tout simplement.

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Vous pouvez découvrir le travail de Donato Di Camillo sur son site.

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