Quand il était petit, Toufic Beyhum s’émerveillait devant les chambres des héros de ses films préférés. Des Goonies à E.T. en passant par Retour vers le futur ou La Folle Journée de Ferris Bueller, les personnages semblaient se réveiller dans des chambres “hyper cosy, remplies d’affiches hyper cool, de jouets et de gadgets”, se remémore-t-il. Depuis sa propre chambre, à Beyrouth d’abord, puis à Londres, le jeune garçon s’interrogeait : toutes les chambres avaient-elles cette allure, outre-Atlantique ?
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Une fois adulte, sa fascination ne l’a pas quittée et, pour assouvir sa passion, il a passé des mois à fouiller les sites d’agences immobilières états-uniennes, à la recherche de vraies chambres américaines. De ses virées virtuelles et de ce troll, selon ses propres termes, l’artiste a tiré une série compilant les intérieurs les plus “bizarres, excentriques et démesurés”.
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“J’ai remarqué que la plupart des chambres comportaient une télé, un canapé avec porte-gobelet, un vélo d’appartement dans un coin, un coffre et, bien sûr, des cadres affichant des citations inspirantes. Les rideaux de douche humoristiques étaient pas mal présents aussi”, rigole Toufic Beyhum.
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Le photographe raconte avoir regardé “des milliers de photos” pour sélectionner les chambres qui lui semblaient être “bien pires que celles des films hollywoodiens”. “Enfin, j’ai aussi gardé celles qui me faisaient sourire ou qui étaient un peu glauques”, ajoute-t-il. Trompe-l’œil bucoliques, arbalètes accrochées au mur, fusils sur la table de chevet ou logo Chanel en strass, il y en a pour tous les goûts – mais peut-être pas pour tous les intérieurs.
Réalisée pendant le confinement, cette quête a pris la forme d’un voyage virtuel mais, plutôt que de se diriger vers de grands espaces, Toufic Beyhum a choisi d’explorer des lieux clos. Seule certitude pour le photographe au terme de cette aventure : les chambres des adolescent·e·s américain·e·s n’ont rien à voir avec leurs homologues fantasmés à Hollywood. “À choisir, elles ressembleraient plutôt au plateau d’un film de David Lynch”, conclut-il.
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