Les céramiques érotiques et décalées d’Urara Tsuchiya vous feront rougir

Publié le par Joséphine Faisant,

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Céramiques, performances, vidéos et costumes : nombreuses sont les disciplines que l’artiste japonaise maîtrise avec talent. Urara Tsuchiya est appréciée pour sa manière toujours plus fantaisiste d’explorer l’absurdité de l’existence humaine et animale.

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Les scènes représentées par les sculptures en céramique d’Urara Tsuchiya sont clairement des orgies hédonistes et zoophiles. Mais pas seulement. Si ses œuvres rencontrent un tel succès, c’est surtout par le charme tendre et décalé de son travail. Bien qu’elles fassent appel à une sorte de zone interdite de l’imaginaire humain, les figurines de l’artiste japonaise ont quelque chose d’attachant.

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Les couleurs pastel et le format miniature jouent beaucoup à donner vie à ce ludisme farfelu et à ces représentations qui pourraient, dans un autre registre, avoir un aspect purement pornographique, voire repoussant. L’approche humoristique est indispensable à son travail. : Je pense que je me sentirais comme inanimée si j’approchais mon travail sans humour. J’aime créer mes œuvres de manière extrêmement intense. Si je m’investis autant, je veux au moins y voir quelque chose d’amusant”, confie-t-elle à i-D.

Des céramiques coquines aux influences japonaise et britannique

Les Japonais et les Anglais sont connus pour partager une sorte d’amour du savoir-vivre et de la décence. Il est ainsi amusant que l’union de ces deux cultures soit la source d’inspiration des sculptures érotiques d’Urara Tsuchiya.

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Urara est arrivée à Londres en 1999, à l’âge de 20 ans, pour intégrer l’école d’art Byam Shaw, puis pour étudier les beaux-arts à l’université Goldsmith et enfin rejoindre les Beaux-Arts de Glasgow. Des écoles où on lui a appris à ne pas créer des œuvres directement inspirées de sa culture d’origine. Autrement dit, de ne pas accentuer son style japonais afin d’éviter d’être étiquetée directement comme “artiste japonaise”. Toutefois, elle avoue ne pas avoir pu résister à cette envie et aujourd’hui, elle reconnaît dans ses sculptures l’influence, entre autres, des céramiques qu’elle a vues toute son enfance au Japon.

L’artiste évoque également l’importance de la culture britannique dans ses créations, notamment le “kitsch anglais”. Une tendance qu’elle connaît bien puisque sa mère est fascinée par les bizarreries du genre et tient un site en ligne où elle revend au Japon des pièces rétro-kitsch dénichées dans des foires vintage à Londres.

L’idée de ces bols érotico-rigolos lui vient tout d’abord d’une sculpture de chat sur un coussin qui appartenait à sa grand-mère. Lorsqu’on soulève ce chat du coussin où il dort, on découvre à l’intérieur un couple en pleine exploration du Kamasutra. Sa grand-mère, très attachée à ce chat, a refusé de lui céder ce bijou céramique. Urara a donc décidé de s’en faire un elle-même. Et c’est ainsi qu’elle ne s’est jamais arrêtée d’en produire.

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L’artiste explique que ce qui lui plaît le plus dans ce genre d’objets insolites, c’est la délicate gêne que ressent le spectateur face à quelque chose de décalé et d’inapproprié. Elle explique que ses sculptures sont ses créations les plus personnelles jamais réalisées jusqu’ici et qu’elle essaye encore aujourd’hui, à travers ces figurines, de traduire son propre langage.

Le travail d’Urara Tsuchiya fait l’objet d’un ouvrage réalisé en collaboration avec le photographe anglais Ben Toms. Et vous pouvez également la suivre sur son compte Instagram.