C’est quoi un homme sexy en 2020 ? Est-ce forcément un homme viril, musclé comme les dieux du stade ? L’homme comme objet de désir tout en beauté et en sensibilité, c’est tout le sujet de Lusted Men. À l’initiative de la plateforme, Flore Bleiberg, Lucie Brugier et Laura Lafon, trois jeunes femmes qui avaient “l’envie de réfléchir aux représentations érotiques des corps des hommes*, aux regards posés sur eux, notamment les regards de femmes*”, comme elles l’écrivent sur leur site – les * soulignent une définition inclusive de ces genres.
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Issues de formation en sociologie, cinéma et photographie, elles revendiquent une démarche féministe : “Ce projet souhaite encourager et rendre visibles des représentations et des regards non-hégémoniques sur l’érotisme et l’intime. Nous pensons qu’à travers le ‘jeu’ photographique s’entrecroisent des dynamiques puissantes qui bousculent les rôles établis.”
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Pour le plus grand étonnement (et plaisir) des fondatrices, le premier appel à projet a bien interpellé et Lusted Men a reçu plus de 230 contributions entre juillet et décembre 2019. Contactées par mail, elles racontent que ces participations étaient très enthousiastes :
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“Plusieurs personnes ont témoigné du fait que c’est grâce à l’appel de ‘Lusted Men’ qu’elles sont passées à l’acte : acte de photographier ou de poser. Il y a donc un effet performatif qui nous enchante dans ce projet, qu’il soit incitatif, qu’il puisse créer de l’action concrète dans la réalité. Cela tient au fait que la photo peut être envisagée comme un jeu.”
Autre bonne surprise, la diversité des images reçues : “Nous partons du principe qu’est photographe toute personne qui fait des photos. Ce qui compte, c’est la diversité et la liberté, ce sont tous ces chemins explorés que nous voulons partager.”
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Chaque image ou série envoyée à Lusted Men est accompagnée d’un témoignage. “Les textes sont aussi importants que les images, car ils racontent pourquoi et comment elles ont été prises et diffusées. ‘Lusted Men’, c’est une collection à la croisée entre art, recherche et manifeste.” Les fondatrices travaillent déjà avec l’anthropologue Morgane Tocco, pour analyser les données sociologiques recueillies et produire du savoir sur ces regards.
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Projet évoluant entre Paris, Bruxelles et Athènes, c’est dans la capitale belge qu’aurait dû avoir lieu la première exposition du collectif en juin 2020. L’équipe travaille pour la reporter avant la fin de l’année, si la situation sanitaire le permet.