L’année 2021 n’a pas commencé sous les meilleurs auspices pour Futura. Le 12 janvier dernier, le street artiste parfois adoubé comme le “roi du graffiti” déposait plainte contre la marque de vêtements outdoor The North Face. Le graffeur accuse la société d’avoir plagié une de ses créations pour le lancement de sa collection imperméable, “Futurelight“.
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En effet, le logo de cette nouvelle campagne est étrangement semblable à l’atome stylisé de Futura, un motif central au sein de ses créations. La plainte déposée par Leonard McGurr (le vrai nom de l’artiste) auprès du district central de Californie insiste sur le fait que “la similarité entre les designs graphiques et les noms” (“Future Light” et “Futura”) ne puisse “être une coïncidence”. Le plagiat est “tellement flagrant” que “tout le monde croyait qu’il s’agissait d’une collaboration officielle. Les gens étaient choqués d’apprendre que ça n’avait pas été autorisé”, appuie Jeff Gluck, l’avocat de Futura, auprès d’Artnet.
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Il semblait en effet plutôt logique de penser à une collaboration officielle. Au cours de sa longue carrière (débutée dans les métros new-yorkais au cours des années 1970), Futura a travaillé et dessiné pour de nombreuses grandes enseignes, de Hennessy à Uniqlo, en passant par Nike et Comme des Garçons.
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Au début des années 2000, il dessinait même une veste pour, tiens donc, The North Face. Difficile donc d’arguer que la marque ne connaissait pas son travail. “The North Face a l’air de se soucier de toujours avoir l’air cool. Eh bien, c’est probablement là le truc le moins cool qu’ils aient jamais fait”, s’est lamenté Jeff Gluck.
Quarante ans après ses débuts underground auprès de Jean-Michel Basquiat et Keith Haring, le graffeur sexagénaire règle aujourd’hui ses comptes au tribunal. Admettant à Page Six “ne jamais avoir intenté de procès à qui que ce soit auparavant”, Futura s’avoue désemparé : “Ce n’est pas quelque chose je voulais faire, mais je n’avais pas d’autre choix.”
“L’ambition d’avoir du succès d’un point de vue commercial ne m’a jamais intéressé. Je voulais simplement soutenir ma famille, prendre soin de mes enfants”, confiait-il au New York Times en décembre dernier. Le “roi du graffiti” demande à la marque états-unienne des dommages et intérêts (au montant inconnu) et le retrait de l’iconographie mise en cause au cœur de cette campagne à 20 millions de dollars.
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