Ayant grandi dans le 93, le photographe Matthieu Diomandé met en lumière une imagerie et un imaginaire peu représentés dans l’art visuel. À seulement 24 ans, l’artiste autodidacte s’est spécialisé dans la photographie à l’argentique. Depuis son semestre d’études à Tokyo et son stage à Londres en plein confinement, l’artiste d’origine togolaise et ivoirienne met un point d’honneur à offrir un témoignage intemporel d’une génération pleine de dimensions et de perspectives.
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Dans une vidéo TikTok devenue virale, Matthieu Diomandé oppose ses photographies vibrantes de couleurs – dont les scènes prennent place dans les rues de Paris – avec des clichés assez clichés (justement) qui existent dans l’imaginaire collectif lorsqu’on pense à un·e photographe parisien·ne.
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Ses portraits présentent de multiples artistes afrodescendant·e·s qui façonnent Paris, dans l’ombre. Dans les productions audiovisuelles, qui ont pour théâtre Paris, il est difficile pour les étranger·ère·s de s’imaginer qu’une diaspora afrodescendante y est très présente et surtout très influente, d’un point de vue artistique et créatif (un clin d’œil à Emily in Paris…).
Son travail s’établit dans cette volonté d’offrir d’autres récits, d’autres représentations, d’autres points de vue. Sur son compte TikTok, l’artiste utilise notamment son influence pour présenter des artistes et photographes qui capturent l’expérience noire en France.
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Où sont les anges noirs ?
Dans sa série photo intitulée Ange noir, Matthieu Diomandé immortalise un ange noir sillonnant l’architecture parisienne. Les anges ont toujours historiquement été représentés comme étant blancs, que ce soit dans la sculpture, la peinture, les œuvres bibliques ou religieuses en tous genres.
On associe les anges à la lumière, la paix ou encore à la protection ; autant de symboles qu’on peine encore à associer à la couleur noire. Offrir une représentation non-blanche à ces êtres célestes relève alors du révolutionnaire. La musique ayant une place centrale dans la vision du photographe engagé, sa série puise son inspiration dans l’esthétique de l’album Negro Swan de Blood Orange.
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D’ailleurs, l’une des ambitions de Matthieu Diomandé est de traduire le son en images. Dans sa biographie sur Instagram, il écrit qu’il met “le jazz en couleur”. Ses séries photo sont parfois accompagnées de playlists qu’il compose, afin de donner une autre dimension à ses créations visuelles.
Pour sa série photo Tokyo Blue, l’artiste nous propose une expérience multimédia avec une playlist intitulée “Tokyo Genesis Evangelion”. “Cette collection représente le conflit entre le sentiment de paix et de solitude que j’ai ressenti en tant qu’étudiant noir à Tokyo.”
Vous pouvez suivre le travail de Matthieu Diomandé sur son site et sur son compte Instagram.
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