Le nom de la famille Sackler, propriétaire du laboratoire pharmaceutique Purdue et désormais associée à la crise des opiacés aux États-Unis, va être retiré de sept galeries du Metropolitan Museum of Art de New York, a annoncé l’institution, désireuse comme d’autres de couper les ponts avec un symbole sulfureux.
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Ce retrait concerne notamment l’aile “Sackler” où est exposé le Temple égyptien de Dendour, ont annoncé le Met et des descendant·e·s de la famille Sackler dans un communiqué, qui évoque un accord pour “permettre au musée de poursuivre sa mission principale”. “Le Met a été bâti grâce à la philanthropie de ses donateurs et les Sackler ont été parmi nos plus généreux soutiens”, a rappelé le président du musée Dan Weiss, en remerciant la famille pour son “geste élégant”.
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De leur côté, les descendant·e·s de Mortimer et Raymond Sackler rappellent que le “premier de leurs dons a été fait il y a près de cinquante ans, et qu’il est temps de passer la main”, alors que le Met avait déjà annoncé en 2019 renoncer à tout financement de cette famille, à la suite de la Tate de Londres et du Guggenheim de New York. La même année, le Louvre avait déjà masqué leur nom.
Le mécénat des Sackler leur avait permis de devenir l’une des familles les plus importantes du gotha new-yorkais, mais la crise des opiacés les a rendus de plus en plus problématiques. Les frères Sackler ont fait fortune grâce au succès de l’OxyContin, un analgésique puissant mais hautement addictif, prescrit massivement aux États-Unis à partir des années 1990.
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Le laboratoire Purdue, que la famille Sackler avait racheté dans les années 1950, est accusé comme d’autres grands noms pharmaceutiques et des distributeurs d’avoir favorisé la crise des opiacés aux États-Unis en faisant une promotion agressive de ces médicaments, qui ont généré un vaste marché de substances illicites et dangereuses. Cette crise sanitaire est à l’origine de plus de 500 000 décès par overdose en vingt ans aux États-Unis.
Konbini arts avec AFP