Le musée du vagin est en souffrance et a besoin de votre aide

Publié le par Konbini arts,

© Tom Joy/Vagina Museum

Suite à l'épidémie du Covid-19, le musée britannique à visée éducative subit la crise de plein fouet.

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En 2019, le musée du vagin a ouvert ses portes à Londres, dans le quartier de Camden, grâce à une campagne de crowdfunding et des soutiens privés. Selon sa fondatrice Florence Schechter, l’ambition de ce musée est d’éduquer à travers l’art, d’évoquer les problèmes de censure, les tabous qui subsistent autour de l’anatomie féminine et “mettre en lumière d’autres problèmes majeurs comme la santé mentale, la dysmorphie, l’inclusivité, le consentement, les mutilations génitales”.

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Leurs différents événements artistiques peuvent mettre en avant des objets historiques comme des estampes érotiques ou de vieux outils gynécologiques, des cartels purement informatifs, des sculptures, des illustrations, des peintures, des photographies et installations gravitant autour du thème du vagin. Aucune œuvre n’est exposée gratuitement, sans contexte, chaque artiste est engagé·e et partage les valeurs défendues par le musée.

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Utagawa Kunisada, “Beanman and Beanwoman prepare to attack the Vagina”, de la série “New Tale of the Welling Waters”, estampe japonaise érotique, 1827. (© Vagina Museum)

Comme le rapporte Slate, dès son ouverture, le Vagina Museum a su intriguer son public, le laissant tantôt perplexe, tantôt conquis, mais jamais de marbre. Le succès de cette ouverture ultra-médiatisée a vite été écourté par la pandémie mondiale, forçant la clôture de l’exposition engagée et féministe “Vagina Myths and How To Fight Them”. Le 3 octobre dernier, le lieu a pu rouvrir grâce à une vente aux enchères improvisée par une soixantaine d’artistes qui ont réuni des fonds nécessaires pour sa survie.

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Seule solution pour le Vagina Museum : le don

Face à la crise sanitaire, les musées sont en souffrance. Si les ventes d’art et les enchères se sont bien portées, et ont pu s’organiser en ligne durant le confinement, les musées, eux, ont subi de plein fouet les règles de distanciation sociale et d’isolement. Une seule solution : se mobiliser, mobiliser ses visiteur·se·s et se réorganiser pour survivre. Certaines institutions vont même jusqu’à vendre des œuvres de leurs collections pour rester à la surface, à l’image du Royal Opera House contraint de vendre un tableau de David Hockney.

© Charlotte Willcox/Vagina Museum

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L’avenir incertain du Vagina Museum, si jeune, inquiète ses équipes, ses artistes et sa fondatrice. Pour le moment, rappelle Slate, le lieu culturel arrive à tenir simplement grâce aux goodies et objets vendus dans sa boutique à la sortie des expositions – également accessible en ligne. Des aides du gouvernement britannique auraient pu servir au musée – référencé comme une association caritative aux yeux de la loi – s’il avait eu plus d’ancienneté.

Outre l’achat des objets en boutique, la fondatrice évoque les dons comme seul moyen d’éviter la fermeture définitive. “Notre société a besoin de ce musée, qui agit comme gardien de l’histoire et la rend accessible au public. Vagins et vulves ont souvent été relégués au fond du placard pour les curateurs de musées car on juge le sujet polémique et trop difficile pour le public”, explique-t-elle en précisant que leur bail n’est signé que pour deux ans.

© Tom Joy/Vagina Museum

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