À l’adolescence, Reynaldo Rivera tombait sur le travail de Lisette Model, Brassaï et Henri Cartier-Bresson. Des grands noms de la photographie humaniste en noir et blanc, capables en un regard de capter et déplier tout une histoire. Inspiré par ces images (ainsi que par celles de stars du cinéma mexicain), le jeune artiste “s’achète un appareil photo et se met à photographier les gens de son hôtel”, rapporte la maison d’édition MIT Press.
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Dès le début des années 1980, sa pratique se professionnalise. Le photographe né au Mexique commence à travailler pour LA Weekly et se met à photographier la Cité des anges sous toutes ses coutures, notamment son versant nocturne et avant-gardiste. Reynaldo Rivera devient un habitué de nombreuses “fêtes privées, de défilés de mode subversifs, de groupes underground et d’une poignée de bars gays latinos et transformistes”. Parmi ses lieux fétiches : Mugi’s, The Silverlake Lounge ou La Plaza, des clubs qu’il photographiera jusqu’à la fin des années 1990.
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Aujourd’hui fermés pour la plupart, ces endroits trouvent une nouvelle jeunesse grâce aux images de Reynaldo Rivera, publiées dans un tout nouveau livre qui met son travail à l’honneur. Provisional Notes for a Disappeared City s’immisce dans les dessous d’une ville en constante expansion, qui polarise rêves de gloire et destins déchus.
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La plupart des protagonistes ne sont plus de ce monde non plus (souvent parti·e·s jeunes et de façon dramatique). Cependant, les images parviennent à convoquer le caractère intemporel de l’esprit planant au-dessus de Los Angeles.
Attaché à rendre compte du lien entre la ville californienne et sa population, Reynaldo Rivera a toujours eu à cœur de mettre au centre de son regard les personnes marginalisées ou exclues à cause de leur genre, leur statut social, leur sexualité ou leur nationalité.
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Des grandes artères du Downtown Angeleno aux coulisses des clubs les plus privés de la ville, le photographe a passé deux décennies à raconter la vie, la flamboyance, les hauts et les bas de communautés mises à l’écart, au destin souvent tragique.
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Le livre photo de Reynaldo Rivera Provisional Notes for a Disappeared City est édité par Semiotexte, chez MIT Press.