Dans l’introduction de Solace, l’auteur chinois Chen Chen se remémore son coming out à ses parents et, surtout, leur incompréhension : “L’équation était impossible pour eux : gay et Chinois ? Ils n’avaient aucun exemple de cela comme quelque chose de possible.” C’est ce manque de représentation dans sa jeunesse qui fait regretter à l’écrivain de ne pas avoir eu un livre tel que celui de Sarah Mei Herman à portée de main lorsqu’il était plus jeune.
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Le projet de la photographe néerlandaise a débuté lors d’une résidence artistique effectuée à Xiamen, au sud-est de la Chine. S’étant liée d’amitié avec ses modèles, des personnes queers chinoises, Sarah Mei Herman est revenue en Chine à de nombreuses reprises, pendant plusieurs années, afin de collecter des portraits et témoignages peu visibles dans la culture chinoise.
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Solace: Portraits of Queer Chinese Youth présente des histoires personnelles tout en racontant une partie de l’Histoire chinoise, notamment le fait que “les relations homosexuelles ont été en partie acceptées dans la culture chinoise pendant des siècles”.
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Sous les dynasties Liao et Song du Nord, les relations entre personnes du même genre (majoritairement entre hommes) n’étaient pas taboues. C’est à partir du XVIIIe siècle, sous l’influence occidentale, que “l’homophobie s’est répandue”. Sous la dictature de Mao, à partir de 1949, l’homosexualité est criminalisée et les personnes qui en sont accusées sont envoyées dans des camps. Depuis 2001, l’homosexualité a été supprimée de la liste des maladies mentales du pays.
Légiférée il y a si peu de temps, cette dépénalisation n’a pas forcément libéré les mœurs, notamment du côté des anciennes générations. L’initiative de Sarah Mei Herman apparaît donc comme nécessaire, bien que périlleuse : comment ne pas offrir une vision réductrice, d’autant plus lorsque l’autrice n’est pas Chinoise ?
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La photographe est parvenue à ne pas donner l’impression de délivrer un “message tout cuit”, résume Chen Chen. “Je me sens rempli de vie, de pouvoir, en ‘lisant’ ces photos si diversifiées.” En laissant toute leur place aux modèles, à leurs mots, à leur image, à leur intimité et à leurs secrets, l’ouvrage ne partage ni voyeurisme ni pathos.
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Solace: Portraits of Queer Chinese Youth de Sarah Mei Herman est publié chez The New Press.