La grandeur et beauté de la banlieue dans l’objectif de Monsieur Bonheur

Publié le par Donnia Ghezlane-Lala,

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Monsieur Bonheur signe une nouvelle série hommage, Thérapie : le visage des oublié.e.s.

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Dans son précédent projet Alzheimer, Marvin Bonheur (qui se fait aussi appeler “Monsieur Bonheur”) revenait sur les souvenirs de son enfance passée en banlieue en s’attachant à porter un nouveau regard sur la banlieue et à lui conférer la grandeur qu’elle mérite. Ainsi, il a immortalisé les lieux marquants de sa jeunesse, dans différentes villes qui hantent son passé, pour figer tous ces moments dont elles ont été témoins, et qui l’ont construit, lui, en tant qu’adulte.

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Un vrai travail de mémoire effectué de 2014 à 2017, regroupant des instants d’amitié, des photos de squares, de marchands de glaces, de bus et de voitures aux vitres brisées. Ce natif du 93 a toujours pensé que “la banlieue n’était pas représentée à sa juste valeur”.

Cette dernière année, Monsieur Bonheur l’a passée sur un nouveau projet de série : Thérapie : le visage des oublié.e.s, qu’il expose jusqu’au 7 novembre à l’Espace culturel Floréal Belleville, à Paris. Le photographe considère que cette série est dans la continuité de son premier projet, Alzheimer. Pour Thérapie, il a foulé le bitume de plusieurs villes de Seine-Saint-Denis, armé d’un appareil photo argentique, d’Aulnay-sous-Bois dans le quartier des 3 000, à Aubervilliers, en passant par Bondy ou encore Sevran et ses Beaudottes. Un retour “chez lui” en bonne et due forme :

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Ma démarche a été de mettre en lumière les personnes résidant, comme moi, dans ces lieux repoussés du centre mais également la vie, les codes et le mode de vie de nos mini-mondes. […] J’avais besoin de comprendre qui j’étais : pourquoi cette façon de parler, mes références, mes rêves… […] Et j’avais aussi très envie de montrer ma culture si mal connue“, nous confie-t-il.

Avec une approche sociale enrichie par de fortes inspirations architecturales et rap, il a décidé de braquer son objectif sur les habitants de ces quartiers, sur ces “oubliés” et leur quotidien. “Il s’agit aussi de célébrer la beauté sauvage de la banlieue et lui rendre hommage en l’exposant aux yeux de tous. Un mélange d’adoration et de dénonciation d’une vie de parcage à travers des photos épurées de toutes mises en scène”, explique-t-il.

Éclats de rire, kebab, épis de maïs grillés, fumigènes, drifts sur des terrains vagues, motocross et esprit de fraternité… Il leur a rendu l’hommage qu’ils méritaient, loin des stigmatisations et avec tendresse.

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La série Thérapie : le visage des oublié.e.s, de Monsieur Bonheur, sera exposée au centre culturel Floréal Belleville (Paris), jusqu’au 7 novembre 2019.