Jinane Ennasri est née à Taza, au Maroc, et a grandi aux États-Unis, où elle vit aujourd’hui. Notant l’importance cruciale qu’a le Maroc sur son travail et se sentant “très proche” de ses origines, elle a imaginé Between Portraiture and Culture. Shootée à l’argentique, la série photo met à l’honneur des personnes qui, comme elles, “vivent et travaillent dans un autre pays que celui qu’elles considèrent comme le leur”.
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La photographe nous confie avoir eu l’idée de cette série très rapidement, de façon presque pressante : “Je ne voulais pas de portraits ordinaires, j’aime créer des projets qui ont du sens et un but, tout ce que je fais répond aux 5 W [‘Who, What, When, Where, Why’, soit ‘Qui, Quoi, Quand, Où, Pourquoi’, ndlr]. J’ai eu l’idée en une nuit et j’ai commencé à chercher les modèles dès le lendemain.”
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Les modèles en question sont des personnes que Jinane Ennasri a rencontrées au fil des années. Elles viennent de pays différents (“la Tanzanie, la République dominicaine ou encore l’Égypte”), des pays que la photographe ne connaissait pas forcément. Ainsi, elle a pu diversifier son propos.
L’eau, personnage central de la série
Jinane Ennasri affirme tenir à “conserver une approche photojournalistique avec tous [ses] sujets”. Cette volonté de raconter des histoires porteuses de sens et avec objectivité n’est cependant pas dénuée de symbolisme et de choix esthétiques. Les images de la série ont été prises sur quatre jours, au bord de la mer :
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“Je me suis rendu compte que, pour venir de chacun des pays représentés, on devait voyager par les airs, et que la dernière chose qu’on voyait en les quittant était la côte, vue du ciel. Le bord de mer constituait donc une représentation parfaite de cette idée d’une ‘maison loin de la maison’“, souligne la photographe.
La beauté de la diaspora à l’honneur
Chaque photo s’accompagne d’une citation du modèle, à qui une question différente a été posée “afin que les images ne se ressemblent pas”. De même, chaque modèle a apporté un objet qui lui était cher : “Ça pouvait être un bijou ou un habit. C’était eux qui décidaient, je voulais qu’ils puissent contribuer à l’aspect et l’ambiance de la photo.”
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La douceur et la poésie qui émanent des images de Jinane Ennasri lui permettent de “capturer les multiples dimensions qui composent l’identité diasporique”. En rassemblant ses modèles grâce à un dénominateur commun (“Avoir les États-Unis comme seconde maison, l’anglais comme deuxième langue”), elle propose un éloge de la double culture et des couches plurielles, des visages différents qui la constituent.
Vous pouvez retrouver le travail de Jinane Ennasri sur son compte Instagram et sur son site.