Dans le cadre d’un appel ouvert aux photographes sur le thème de la famille, Karim El Maktafi se confie sur l’ambivalence de son identité.
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Le site Fotoroom a récemment organisé un appel ouvert aux photographes sur le thème de la famille. Ce premier concours proposait aux artistes qui le souhaitaient de partager leurs images sur le large sujet de la famille, afin d’être exposé dans une galerie. Fin février, le site a annoncé ses gagnants et a présenté le travail d’artistes qui n’ont pas atteint le top final du classement, mais dont les œuvres ont tout de même tapé dans l’œil du jury. C’est le cas du projet de Karim El Maktafi, Hayati.
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En arabe, “hayati” signifie “ma vie”. Et c’est bien un “journal visuel” que propose l’artiste italien d’origine marocaine, puisque son projet “interroge son identité en tant qu’Italien de la deuxième génération” : “En tant que fils d’immigrés marocains, ma vie existe entre deux réalités qui semblent au départ incompatibles”, explique-t-il.
Les images d’El Maktafi questionnent donc l’entre-deux dans lequel il se trouve. Ne se sentant pas détenteur d’une identité unique, le photographe se qualifie plus facilement d’“étrange hybride culturel”. À l’image de sa vie, ses photographies oscillent entre les cultures, et les inconvénients et avantages que cet équilibre engendre :
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“Je suis conscient du privilège que j’ai de me tenir sur le seuil séparant deux environnements. Cela signifie de jongler entre deux langues, des tabous culturels, des références et des interdictions tout en aidant ceux qui ne se trouvent pas dans ma position à comprendre.”
La petite histoire permet de raconter la grande, et c’est un voyage intime que propose le photographe. Cette intimité a été permise par un choix technique : il n’a pas utilisé d’appareil de pointe pour ce projet, mais simplement son mobile. Sa famille ne désirant pas être prise en photo, El Maktafi a utilisé son Smartphone afin d’être “moins intrusif” tout en ne révélant pas leur identité.
Les photos sont assez énigmatiques, traduisant autant le déséquilibre que ressent le photographe que les moments de doute et d’hésitation qu’il a connus en créant ce projet. Le résultat n’en est que plus poignant et poétique.
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