Interview images : Julia Buruleva photographie les corps nus dans tous leurs états

Publié le par Ana Corderot,

© Julia Buruleva

À chaque question posée, l’artiste répond avec une photo !

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Diplômée des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, la photographe Julia Buruleva s’est, au fil des années, professionnalisée grâce ses expériences personnelles, ses voyages et aux personnes qu’elle a croisées en chemin. Vivant à Barcelone, l’artiste russe s’inspire quotidiennement de la nature, des gens qu’elle rencontre et de ses rêves. Plus que tout, elle perçoit dans la photographie un moyen de mener une vie fascinante.

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Se laissant porter par son énergie et sa malice, Julia Buruleva réalise des images à la composition chiadée et à l’esthétique singulier. Toujours avec beaucoup d’humour, elle compose une œuvre absurde et lumineuse. Attirée par l’authenticité, elle invite ses modèles et elle-même à travailler de manière totalement improvisée, en laissant parler les corps et les âmes. Chez elle, la nudité est synonyme de beauté et est systématiquement présentée avec bienveillance.

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À travers ses mises en scène fantaisistes, le réel laisse place au surréalisme pour créer un lieu où l’imaginaire est roi. Les corps nus défilent, communiquent entre eux et se fondent dans un paysage naturel pour ne faire qu’un. Contempler les créations de Julia Buruleva, c’est plonger dans un univers libéré de toute vraisemblance, et c’est magique.

Qui es-tu ?

© Julia Buruleva

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Je suis une femme qui ne se prend pas trop au sérieux, même dans des circonstances très graves. Cette photo est issue du projet que j’ai réalisé pendant le confinement, enfermée dans mon appartement sans aucune possibilité de m’échapper, juste avant de cuisiner du poisson pour le dîner.

Comment te sens-tu en ce moment ?

© Julia Buruleva

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Bénie par le printemps.

Une photo qui décrit ton univers ?

© Julia Buruleva

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Je n’ai pas un seul univers car je me démultiplie, pour être une mère, une voyageuse, une artiste et une femme en même temps. Cette photo est tirée de ma nouvelle série d’autoportraits réalisée sur l’île de Lanzarote.

Quelle est ta couleur préférée ?

© Julia Buruleva

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Je les aime toutes, quand elles couvrent des corps nus. Cette photo est tirée de la série Color Therapy du projet BePartOfArt. J’invite tout le monde à des séances d’improvisation, c’est une sorte de casting ouvert à tout le monde. N’importe qui peut rejoindre le tournage tant que cette personne est prête à littéralement se mettre à nu, et à improviser, à interagir les un·e·s avec les autres. Je laisse juste les choses se faire.

Qu’est-ce que tu aimes le plus ?

© Julia Buruleva

Dormir. J’ai besoin de beaucoup de sommeil pour me sentir bien. De nouvelles idées surgissent souvent durant mes rêves.

Quel est ton rêve le plus fou ?

© Julia Buruleva

Partir en voyage autour du monde, réaliser des projets dans les endroits uniques.

Et ta plus grande peur ?

© Julia Buruleva

Mourir avant d’avoir fait tout ce que je voulais faire.

Qu’est-ce qui te rend heureuse ?

© Julia Buruleva

Communiquer avec la nature et le sentiment d’harmonie qu’elle procure. C’est une photo issue de mon nouveau projet d’autoportraits. Pour réaliser cette photo, j’ai dû passer plus d’une heure nue au bord de l’immense volcan Caldera Blanca. J’avais besoin de me prendre en photo dans différentes positions et il fallait que je sois éclairée par la lumière du soleil.

Mais le soleil était surtout derrière les nuages, il est apparu puis s’est caché à nouveau, alors j’ai dû attendre en restant nue, il faisait vraiment froid. J’avais des pierres pointues sous les pieds, mais j’ai vite oublié le froid, je ressentais juste un sentiment de liberté pure et de bonheur.

Et qu’est-ce qui te rend triste ?

© Julia Buruleva

La censure absurde des réseaux sociaux. Beaucoup de mes œuvres d’art ont été supprimées sur Facebook, Instagram ou YouTube en raison de la nudité. Leurs algorithmes ne font pas la différence entre l’art et la pornographie, et par conséquent, la beauté du corps humain est totalement interdite. Ce travail-là porte donc sur ce phénomène de censure.

Quelle est ta définition de la féminité ?

© Julia Buruleva

C’est quelque chose que nous voyons chez les femmes quand elles s’aiment, pour leur genre, acceptent et se sentent bien dans leur propre corps. Comme cette femme sur la photo. Elle était absolument libre d’être nue, pleine d’énergie et d’amour pour elle-même.

Et ta définition de l’amour ?

© Julia Buruleva

Quand les deux s’aiment de façon réciproque. Ou bien lorsqu’une seule personne aime et que l’autre n’aime pas.

Comment vois-tu l’avenir ?

© Julia Buruleva

J’espère qu’à l’avenir, les gens apprendront à trouver un langage universel et commenceront à coopérer pour le bien commun de l’humanité et de notre planète. Cette photo est tirée de ma série Communication.

Si tu devais être un paysage, lequel serais-tu ?

© Julia Buruleva

Certainement la montagne.

Et si tu pouvais te réincarner, en quoi te réincarnerais-tu ?

© Julia Buruleva

J’ai toujours rêvé de pouvoir respirer sous l’eau. J’aimerais vivre dans le monde sous-marin, je le ferai sûrement dans une de mes vies.

Si tu pouvais te téléporter, où irais-tu maintenant ?

© Julia Buruleva

Dans ma ville natale, Moscou. Ça me manque.

Vous pouvez suivre le travail de Julia Buruleva sur son compte Instagram et sur son site.