Happenings, pétitions, protestations… La censure est un sujet récurrent sur Instagram, où nombre d’utilisateur·rice·s voient leurs contenus supprimés sans l’ombre d’une explication. Les attributs sexuels, notamment, sont systématiquement réprimés par le réseau social, qui se montre sévère en matière de nudité.
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Face aux protestations, Instagram a souhaité réagir en invitant une vingtaine de personnalités issues des arts pour discuter de cette problématique. Car, de fait, la censure est d’autant plus un souci pour les artistes, dont le compte Instagram est devenu un outil quasiment incontournable pour gagner en visibilité et fédérer une communauté.
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Cette réunion, qui s’est déroulée dans un cadre privé le 21 octobre dernier, s’est tenue au siège de la société, à Manhattan. Plusieurs artistes ayant fait l’expérience de la censure étaient présent·e·s – dont Micol Hebron et Marilyn Minter – ainsi que des représentant·e·s de la Coalition Nationale contre la Censure.
Parmi les principaux points de discorde, on retrouvait le sujet de la nudité, et plus spécifiquement du mamelon féminin qu’il n’est pas acceptable de voir sur le réseau social, excepté en situation d’allaitement ou sur des peintures et des sculptures.
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“Facebook et Instagram ne définissent pas seulement notre genre selon des images de notre corps, ce qui est vraiment troublant, ils font également des déclarations sur ce qu’est ou n’est pas de l’art, et ce qu’est ou n’est pas de l’art acceptable. Cela fait écho aux guerres culturelles des années 1980 et 1990”, s’insurgeait Micol Hebron avant la réunion, dans ARTnews.
“Si nous voulons grandir, nous avons besoin de ces conversations”
Si le réseau social a souhaité se montrer ouvert à la discussion, il a surtout tenu à ce qu’elle se déroule à huis clos : aucun journaliste n’a été convié et les participant·e·s ont dû signer préalablement un accord de confidentialité. Cependant, certain·e·s artistes, à l’instar de Marilyn Minter, ont exprimé leur ressenti suite à cette table ronde :
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“Instagram et Facebook n’ont eu aucune difficulté à reconnaître leurs erreurs. Je sentais que c’était un échange d’idées de gens […] qui essayaient de faire ce qui était juste. C’étaient des conversations difficiles de personnes bien intentionnées qui essayaient de trouver des solutions. Certain·e·s artistes avaient des griefs, mais il n’y avait pas d’hostilité. Si nous voulons grandir et changer, nous avons besoin de ces conversations. Je suis partie avec le sentiment que c’est un travail en cours”, a déclaré Marilyn Minter.
Pour rappel, plusieurs actions ont été lancées par le passé pour demander à Instagram d’assouplir ses règles en matière de censure. On se souvient notamment de la pétition de Katie Vigos qui militait pour autoriser les images d’accouchement et d’allaitement (qui sont désormais acceptées), du happening de Spencer Tunick avec ses modèles nu·e·s dans New York, ou encore de la pétition de l’association Meufs, Meufs, Meufs, qui interpellait l’été dernier le réseau social après le blocage de plusieurs comptes féministes.