Le Musée d’Orsay présente un ensemble exceptionnel d’œuvres du peintre états-unien James Abbott McNeill Whistler (1834-1903) pour la première fois depuis 120 ans à Paris. Quatre peintures, trois pastels, douze eaux-fortes, ainsi que trois peintures des collections du Musée d’Orsay sont présentées ensemble jusqu’au 8 mai 2022 aux côtés des impressionnistes.
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Ces œuvres proviennent de la Frick Collection, du nom du magnat de l’industrie et grand collectionneur états-unien Henry Clay Frick (1849-1919). Elles ont fait le voyage depuis New York à la faveur de la fermeture pour travaux du site historique de la Frick Collection. Certaines n’ont pas été vues à Paris depuis 1905 et la rétrospective posthume de Whistler à l’École des beaux-arts. D’autres n’ont jamais été exposées en France.
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Parmi elles, L’Océan, peinte par Whistler lors d’un voyage au Chili, trois pastels, douze estampes d’inspiration vénitienne et trois grands portraits représentatifs des célèbres Symphonies en blanc et Arrangements en noir, dont l’un des derniers peints par Whistler. Avec les États-Unis et le Royaume-Uni, la France est une des trois patries du peintre : l’artiste est né en 1834 dans le Massachusetts et a fait ses débuts à Paris entre 1855 et 1859.
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Après son installation à Londres en 1860, Whistler a gardé un lien privilégié avec la scène artistique parisienne, exposant aux côtés des “refusés” en 1863 et devenant dans les années 1890 l’une des figures de la nouvelle génération symboliste qui voit dans son œuvre le refus du monde moderne. Il a connu la renommée mondiale autour de 1900.
Le compositeur français Claude Debussy (1862-1918) se serait inspiré des paysages de Whistler dans ses œuvres musicales. Le peintre aurait également influencé Marcel Proust dans l’écriture de À la recherche du temps perdu. Certains de ses protagonistes seraient inspirés des peintures de Whistler.
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En 1881, l’État français a acheté Arrangement en gris et noir : Portrait de la mère de l’artiste. C’est à la même époque que Henry Clay Frick a débuté sa collection de maîtres anciens qu’il ouvrira aux artistes de la fin du XIXe siècle en 1910 en achetant vingt œuvres de Whistler, faisant de lui l’un des mieux représentés dans sa collection.
“C’est un peintre anticonformiste auquel on a reproché, comme aux impressionnistes à l’époque, de présenter des tableaux inachevés ou des ébauches. Les amateurs et collectionneurs ont néanmoins cru en lui et il a défendu son art de manière acharnée”, explique Paul Perrin, conservateur. “Il plaçait l’art au-dessus de tout, de la morale, de la religion, du patriotisme, cherchant à faire vivre les formes, les lignes et les couleurs en toute indépendance”, ajoute-t-il.
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Konbini arts avec AFP.