Giacometti a-t-il dépassé Picasso en devenant l’artiste le plus cher du marché ?

Publié le par Konbini avec AFP,

© Timothy A. Clary/AFP

Le prix d'une sculpture de Giacometti, récemment vendue aux enchères, pourrait rester secret.

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Le sculpteur suisse Alberto Giacometti a-t-il égalé Pablo Picasso en devenant le deuxième artiste avec quatre œuvres au-delà du seuil symbolique des 100 millions de dollars ? Hypothèse plausible, mais le prix final de la sculpture vendue chez Sotheby’s pourrait rester secret. La maison d’enchères a choisi un format hybride, dit sous pli cacheté (“sealed bid”), pour proposer Grande Femme I, mesurant 2 mètres 68 et faisant partie des plus grandes sculptures, en taille, de l’œuvre du Parisien d’adoption.

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Concrètement, il s’agissait d’enchères à l’aveugle, lors desquelles chaque collectionneur intéressé ne pouvait proposer qu’un seul prix, inconnu de tous jusqu’à la fin de la vente, et forcément supérieur ou égale à 90 millions de dollars. Mardi 27 octobre, après la fin de la période d’enchères qui a démarré le 21 octobre à New York, Sotheby’s a pris connaissance des offres, l’œuvre allant à la plus élevée dès lors qu’elle est supérieure de plus de 5 % à la deuxième. Si non, un nouveau tour aura lieu.

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Un prix toujours pas révélé

Contrairement à une vente aux enchères classique, Sotheby’s n’a pas révélé le prix d’acquisition ; seul l’acheteur est en mesure de le dévoiler. Il se pourrait donc que le montant demeure secret. La formule a le mérite d’attirer l’attention sur une œuvre, comme lors d’une vente classique aux enchères, tout en préservant la confidentialité de la transaction, à l’instar d’une vente privée.

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Depuis 2010, trois œuvres de l’artiste helvète ont déjà franchi le seuil des 100 millions de dollars, les seules sculptures à avoir atteint ce niveau. L’Homme au doigt, vendue 141,2 millions de dollars en 2015, est la sixième œuvre la plus chère de tous les temps aux enchères. Les personnages caractéristiques d’Alberto Giacometti, avec des corps élancés à l’extrême, n’ont jamais été aussi demandés, portés notamment par un nouvel appétit du marché pour la sculpture.

Grande Femme I, qui fait partie d’une série de quatre sculptures, est “l’apothéose de l’exploration [par Alberto Giacometti] de la femme debout au long de sa vie”, a expliqué Brooke Lampley, vice-présidente pour les beaux-arts chez Sotheby’s. Durant sa carrière, le sculpteur a progressivement agrandi la taille de ses œuvres, pour arriver, à la fin de sa vie, à ces Grandes Femmes monumentales. La Grande femme se veut vaste, énorme et supérieure à l’être humain”, situe Brooke Lampley, pour “susciter la réflexion et l’introspection quant à votre place en ce monde”.