Lieu d’expression expérimental de l’art contemporain à Paris, le Palais de Tokyo donne la parole à vingt artistes qui illustrent chacun·e leurs “réactions épidermiques” aux restrictions de contact imposées par le Covid-19.
Publicité
Après l’exposition “Le Monde brûle”, en février, où s’exprimaient les révoltes contre la guerre et la pollution, après l’exposition “Jusqu’ici tout va bien”, en août, de trente élèves de l’école d’art Kourtrajmé, de Montfermeil, qui exposaient leur colère contre les violences policières, le Palais de Tokyo reste fidèle à sa vocation d’ouverture à la jeune création et à l’actualité avec “Anticorps”.
Publicité
Cette exposition présente des œuvres pour moitié d’artistes étranger·ère·s, pour moitié français·es : des installations, vidéos et peintures, dont les messages, de force très inégale, sont de l’ordre du ressenti. “Anticorps” témoigne, explique à l’AFP Emma Lavigne, présidente du Palais de Tokyo, “comment l’art peut jouer le rôle d’une forme d’anticorps” et explore “les nouvelles frontières que fait expérimenter l’épidémie : au niveau de la peau et des sens, au niveau de la cellule familiale et entre les pays”.
Publicité
“Ce n’est pas une exposition sur le Covid”, mais les artistes cherchent à “montrer comment on arrive à se toucher au niveau émotionnel, au niveau esthétique, comment nos corps sont affectés par cet autre espace-temps qu’invente l’épidémie”, ajoute-t-elle. La Britannique Kate Cooper réalise un film montrant une femme prisonnière d’une combinaison en plastique transparente qui la protège et l’agresse à la fois. À la recherche d’une libération olfactive, l’artiste marocaine Ghita Skali expose des cartons débordant de feuilles de verveine.
De son côté, Nile Koetting, né au Japon, propose une performance où des signaux s’allument sur des écrans, s’inspirant des exercices de simulations de catastrophes au Japon, tandis que l’artiste iranienne Tala Madani montre un utérus d’où s’évade un fœtus armé, après avoir assisté en accéléré à l’histoire dramatique du monde. Plus souriant est le kiosque coloré de la Britannique Emily Jones, parsemé de feuilles d’automne, où les visiteur·se·s pourront se rencontrer et “écrire à la craie leurs mots et leurs maux”.
Publicité
Publicité
Publicité
“Anticorps”, exposition à voir jusqu’au 3 janvier 2021, au Palais de Tokyo (Paris).