Pour survivre au confinement, nous vous parlions récemment du nombre, toujours plus grand, de musées qui proposent des visites en ligne de leurs expositions, ainsi que de la mise en place de programmes virtuels. C’est le cas du musée parisien du Jeu de Paume, qui n’avait toutefois pas attendu cette période de distanciation sociale pour “soutenir la création Internet”, en présentant des projets artistiques créés spécialement pour la Toile.
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En ce moment, c’est le projet de burningcollection.tv, conçu par Lauren Huret et Fragmentin, que présente le site du musée. Le programme sélectionne et diffuse en continu “les cinq vidéos les plus visionnées en temps réel sur une célèbre plateforme en ligne de partage de contenu”. La sélection des contenus, précisent les créateurs sans entrer dans les détails, “est faite à partir d’un champ sémantique précis que les artistes ont défini au préalable”.
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Le projet prend une dimension particulière en ces temps de confinement, puisque coincés à la maison, la plupart des gens passent davantage de temps devant leurs écrans, à la recherche de nouveaux films et séries, en quête d’informations sur la pandémie ou tout simplement d’un peu de lien social.
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Sur le site, les morceaux de vidéos apparaissent de façon saccadée, comme une fenêtre ouverte sur l’intimité du reste de la population. En ce moment, ce sont des images relatives à la pandémie de coronavirus qui tournent en boucle. La bande-son ajoute un peu de panique et d’amplitude à la dimension spasmodique de l’expérience.
Un projet artistique et anthropologique
Le collectif à l’origine du projet a ajouté un onglet “Archives” au site. Cela permet d’avoir une vision large de ce qui polarise l’intérêt des internautes au fil du temps, conférant au projet un aspect anthropologique : “Ces images complexes sont les témoins volontairement indéfinissables de ces contenus audiovisuels regardés à travers le monde par des milliers d’yeux”, analyse burningcollection.tv.
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Il serait intéressant, durant cette période de confinement, de surveiller cette “vidéo chimérique en constante évolution”, afin de suivre la progression de ce que regarde le monde, les “traces confuses d’une psyché collective, bombardée d’informations souvent discordantes, brûlée ou éblouie par ce constant zeitgeist visuel et sonore”.
En parallèle de ce projet, le musée a annoncé la publication hebdomadaire d’une newsletter, chaque mardi, “jusqu’à la fin de la période de confinement”. Afin de faire vivre son exposition thématique sur l’économie de l’image, le “Supermarché des images”, commencée il y a seulement un mois, le musée propose également une visite virtuelle de cette dernière, agrémentée des commentaires du commissaire de l’exposition, Peter Szendy, ainsi que des interviews des artistes de l’expo. En quatre minutes chrono, ces dernier·ère·s parlent de leur œuvre pour une visite VIP.
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