À Lviv, capitale culturelle de l’Ukraine qui attirait avant la guerre de nombreux·ses visiteur·se·s, l’art ukrainien s’est mis à l’heure de la guerre. Dans l’imprimerie “Reklama Zovnichnia”, une affiche montre un tracteur ukrainien transportant un char russe à l’arrêt. À côté, une caricature du squelette d’un envahisseur russe tué, sur lequel pousse un tournesol, l’un des emblèmes nationaux de l’Ukraine.
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Depuis le début de l’invasion russe, l’imprimerie produit des affiches aux accents résolument patriotiques. Pour Volodymyr Kotovitch, son directeur de 26 ans, “ce n’est pas de la propagande”. “Ce sont des slogans patriotiques qui motivent notre peuple et nos soldats”, assure-t-il. Son entreprise consacre désormais 80 % de son temps à imprimer de telles affiches.
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Appels aux armes
Les habitant·e·s de Lviv soutiennent que leur ville, peuplée de plus de 700 000 personnes avant la guerre, abrite l’âme de la nation ukrainienne. Avant l’invasion, la cité, haut lieu touristique attirant de nombreuses personnes, affichait partout son penchant culturel : les murs étaient tapissés d’affiches pour des concerts ou autres expositions d’art. Et l’on pouvait écouter des musiciens ambulants dans les rues pavées du centre-ville. Mais la guerre a radicalement changé la donne et Lviv se pare désormais d’appels à prendre les armes.
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Sur un panneau publicitaire, on voit le président russe Vladimir Poutine, face contre terre écrasée par une botte arborant le trident ukrainien. Sur un autre, un ours russe est dévoré par un blaireau portant le brassard jaune des forces armées ukrainiennes. “Qui ose nous attaquer avec une épée sera tué par cette épée”, peut-on lire sur l’affiche, qui sollicite au passage des dons pour contribuer à l’effort de guerre.
Sur la façade de l’opéra, trois banderoles flottent dans les airs, chacune représentant des héros du conflit. La première fait l’éloge du “fantôme de Kiev”, un personnage légendaire apparu au début du conflit qui aurait abattu plusieurs avions russes le premier jour de l’invasion. Une autre rend hommage à des gardes-frontières tués à leur poste. La troisième, enfin, représente un ingénieur qui s’est sacrifié pour contrecarrer l’avancée de blindés russes.
Les exploits – et même l’existence – de certains de ces hommes sont contestés. Mais ils racontent tous l’histoire d’une Ukraine en route vers la victoire. Volodymyr Kotovitch, le directeur de l’imprimerie, sait pertinemment que l’émotion a en partie pris le pas, déformant les faits.
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Souvenirs de guerre
Partout dans les rues de Lviv fleurissent des messages en soutien aux forces ukrainiennes. Ici, sur une affiche collée sur une arche du centre-ville, l’aigle impérial russe est barré d’une croix bleue et jaune. Là, un pont est orné de l’image d’un cocktail Molotov, un symbole de la résistance des Ukrainien·ne·s.
Preuve de la popularité de ce nouvel art visuel, les boutiques de souvenirs vendent déjà toutes sortes de babioles à la gloire de l’Ukraine. Dans la boutique “Kram”, des tote bags affichent l’image du président Volodymyr Zelensky, le poing levé en l’air. Des barres de chocolat arborent le portrait de Taras Chevtchenko, grande figure littéraire ukrainienne du XIXe siècle. “Propagande ou pas, les Russes sont venus sur nos terres et nous devons nous défendre”, estime une vendeuse.
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Konbini arts avec AFP.