Le 9 mars 2020, le gouvernement italien a ordonné à la population de rester confinée afin de lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19. En une quinzaine de jours, vidé de son afflux de touristes, de la majorité de ses voitures et de ses gros bateaux, le pays semble respirer, débarrassé de sa pollution habituelle.
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À Venise notamment, les locaux s’émerveillent de la façon dont la nature a repris ses droits dans la ville musée. L’eau des canaux, habituellement troublée par une activité incessante et des sédiments tourbillonnants, est assainie, presque transparente lorsque le ciel est bleu, et serait même parfois visitée par des cygnes aux plumes immaculées.
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S’il faut prendre garde aux images qui tournent sur les réseaux, et notamment la façon dont elles sont légendées (les images des cygnes, par exemple, auraient été prises dans les canaux de Burano, situés dans la région métropolitaine de Venise, dans laquelle les oiseaux viennent fréquemment), on ne peut nier les changements que connaissent les paysages à travers le monde depuis le début des confinements.
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En l’absence de ferries, dans le port de Cagliari – situé au sud de la Sardaigne –, des dauphins auraient osé repiquer une tête du côté des quais, attirés par les eaux claires et moins polluées qu’à l’accoutumée des bords terrestres. De l’autre côté du globe, l’épais nuage de pollution qui couvrait Los Angeles s’est également dissipé.
Épidémie et changement climatique, même combat ?
En Chine, des scientifiques de la Nasa ont noté une forte réduction de la pollution due au dioxyde d’azote au-dessus du territoire : “C’est la première fois que je vois une telle diminution au-dessus d’une région si grande, à cause d’un événement en particulier”, rapporte l’un d’eux.
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Cette reprise de souffle que connaît la planète grâce à l’immense ralentissement de l’activité humaine interroge les populations quant à l’après-confinement. Ces images permettront-elles de repenser nos façons de consommer, de se déplacer et de vivre ou, au contraire, les activités polluantes repartiront-elles avec d’autant plus de force qu’elles auront été atrophiées ?
Cette baisse rapide de la pollution mondiale permet aussi aux scientifiques de créer un lien entre le changement climatique et l’épidémie due au coronavirus. Dans le New York Times, la chercheuse Katharine Hayhoe indique par exemple que la pollution de l’air (qui causerait la mort de près de 9 millions de personnes chaque année) accentue les problèmes respiratoires, eux-mêmes aggravant les symptômes du Covid-19.
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De même, elle rapproche les répercussions de l’épidémie à celles du changement climatique :
“Cette crise nous rappelle vraiment ce qui nous importe, et cela est la même chose pour nous tous. C’est la santé et la sécurité de nos amis, de notre famille, de ceux qu’on aime, de nos communautés, de nos villes et de notre pays. L’épidémie menace tout cela, et c’est exactement ce que fait le changement climatique.”
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Les images montrant les changements rapides vécus par notre planète servent ainsi quelque peu d’avertissement à ce que nous lui faisons subir. Attention cependant aux montages qui pullulent sur les réseaux et qui montrent parfois des décors surréalistes – eau turquoise et coraux au milieu des canaux vénitiens par exemple.
Ces images, très relayées, ont par ailleurs inspiré des petit·e·s malin·e·s à imaginer, avec beaucoup d’humour, Paris Plage ou la Seine métamorphosées en réserves naturelles après quelques jours de confinement.
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