La Finlande prévoit de pénaliser l’envoi non sollicité de photos de pénis, avec des peines allant jusqu’à six mois de prison pour combattre ce nouveau fléau du Web, a déclaré mardi un responsable du ministère de la Justice.
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Le projet de loi, qui doit être présenté au Parlement l’année prochaine, prévoit d’étendre la définition du harcèlement sexuel pour inclure le fait “de harceler oralement, par des photos ou des messages, de prendre des photos d’autrui ou de s’exhiber soi-même”, selon un communiqué du ministère. Les peines iraient d’une amende à une peine de prison de six mois suivant la gravité des faits.
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Phénomène mondial connu sous le nom de “dick pics” ou “cyberflashing” (“cyberexhibition”), l’envoi non sollicité de photos de pénis est devenu un problème fréquent pour de nombreuses personnes, principalement des femmes, qui les reçoivent sur Internet.
Selon une étude de l’ONG des droits de l’enfant Plan International interrogeant 14 000 jeunes filles et jeunes femmes dans 22 pays sur tous les continents, quelque 35 % d’entre elles ont déclaré avoir reçu des “photos ou des images sexuelles ou explicites”. La moitié d’entre elles ont dit avoir subi du harcèlement sexuel en ligne. “C’est donc très pertinent de regarder comment la loi doit gérer cela”, a déclaré Sami Kiriakos, un conseiller du ministère finlandais de la Justice.
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“Il peut être difficile d’enquêter sur ce type de délits”
À l’heure actuelle, la loi finlandaise fait face à un vide juridique : le harcèlement sexuel n’est reconnu qu’en cas de toucher, tandis que l’envoi d’images sexuelles n’entrait que dans le champ peu adapté de la loi sur la diffamation. Plusieurs pays comme l’Écosse en 2010 ont déjà pris des mesures contre le harcèlement sexuel en ligne. Plus récemment, le Texas a introduit une amende de 500 dollars pour l’envoi d’images sexuelles non sollicitées.
Outre des textes juridiques inadaptés, de nombreux pays sont confrontés à la difficulté de retrouver les auteurs de ces messages sur des plateformes largement anonymes. “Il peut être difficile d’enquêter sur ce type de délits, comme pratiquement tout ce qui se passe sur Internet”, reconnaît Sami Kiriakos.
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“Mais sous certaines conditions, les enquêteurs ont des mesures coercitives à leur disposition pour des agressions sexuelles, notamment l’accès aux données télécoms”, a-t-il souligné. Le projet de loi prévoit également de modifier la définition légale du viol en Finlande. Celle-ci correspondra à un rapport sexuel non consenti, là où la loi exigeait jusqu’à présent la menace ou la violence.