C’est dans la pénombre des clubs et un certain état d’ébriété qu’a été immortalisée la jeunesse de Young Love. Dans cette série d’images, initialement commandée par le magazine britannique The Face, Ewen Spencer s’est penché sur un aspect bien précis de l’adolescence : les premiers émois. Un sujet dans lequel le célèbre photographe et cinéaste établi à Brighton s’est démarqué, puisque des années plus tard, en 2007, Channel 4 le contactera pour capturer les excès d’une génération à l’occasion de la promotion de la série Skins.
Publicité
En l’an 2000, bien avant que Tony, Sid, Cassie et toute la bande ne débarquent sur le petit écran avec leur lot de drames, Ewen Spencer a écumé les boîtes de nuit et lieux de fête à une heure avancée pour y capturer des scènes intenses, qui n’existent qu’à l’abri du regard des parents.
Publicité
L’adolescence, un concentré de vie
“Aujourd’hui, nous restons jeunes plus longtemps et grandissons plus tard. Quand on raconte toutes sortes d’histoires autour de la jeunesse, il faut reconnaître que l’on a tous été là à un moment de nos vies. Être un adolescent est un concentré de la condition humaine – tous les succès et les pièges se jouent dans un drame désordonné”, raconte Ewen Spencer.
Publicité
De Cornwall à Lancashire, les millénials s’amusent sur un même mode opératoire fait de musique assourdissante, boissons mal diluées et rapprochements physiques. Les photos n’omettent rien de ces soirées dans lesquelles se rencontrent des pré-adultes aux corps débordant d’hormones : il y a les pelotages sur la piste de danse, les pelles roulées sur des canapés au cuir collant et les mines fatiguées caractéristiques des soirées qui auraient dû finir plus tôt.
Sous la lumière crue du flash
Intimes et capturées à l’aube du millénaire, ces images semblent pourtant universelles et intemporelles tant elles illustrent un passage de vie, quelque part entre le lycée et les études. Aussi, ce ne sont pas tant les comportements que les vêtements et coiffures qui nous rappellent que ces photos ont été prises en 2000. Parmi les quelques indices dispersés : des cheveux redressés au gel, des mèches effilées à la Rachel Green, des pantalons taille basse et des tops noués au cou.
Publicité
Souvent fantasmée et moult fois racontée, la jeunesse est ici immortalisée sous le flash du photographe auquel rien n’échappe : ni la sueur, ni les taches d’alcool, ni les filets de salive. Moins lisses et embourgeoisées que les soirées narrées dans Gossip Girl ou Elite et plus réalistes que l’esthétisme léché d’Euphoria, ces images posent un regard cru et honnête sur une jeunesse en quête d’expérimentations. De quoi raviver la nostalgie… ou se rappeler que grandir a du bon.
Publicité
Publicité
Young Love d’Ewen Spencer est publié aux éditions Stanley/Barker.