Oui, ils ont osé. Entertainment Weekly a repéré des petits malins qui ont récemment créé un compte Instagram parodique, “Emily in Parasite“, dans lequel l’adorable et insupportable (c’est selon) Emily Cooper, l’héroïne de la romance fleur bleue de Netflix portée par Lily Collins, est comme un poisson hors de l’eau dans des plans de l’oscarisé Parasite, chef-d’œuvre de Bong Joon-ho sorti en 2019 dans les salles obscures. Au premier abord, le mélange est, comme qui dirait, improbable et dénué de sens.
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Depuis sa sortie le 2 octobre dernier, Emily in Paris a fait le tour des Internets et a été remixée à la sauce mème un nombre incalculable de fois. Plutôt médiocre, elle fait partie de ces séries que l’on adore détester, de ces plaisirs coupables qui surfent abondamment sur les clichés et le côté carte postale de Paris.
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Si les principaux·les intéressé·e·s, les Parisien·ne·s, ont recraché leur verre de vin rouge au visionnage de la série signée Darren Star (Sex and the City), le reste de la France et de la planète se marre – même les réseaux sociaux de Netflix s’en donnent à cœur joie en se moquant gentiment de la série qu’ils diffusent.
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Un peu comme si elle avait été créée spécifiquement pour faire le buzz et être détournée sur les réseaux sociaux. C’est exactement ce que prouvent Russell Brown et Mark Jacobs, les deux génies qui se cachent derrière le compte Instagram “Emily in Parasite”. Contactés par EW, ils expliquent :
“C’est la chose la plus stupide qu’on ait jamais créée. Ça a commencé comme un jeu de mots qui nous a fait rire et c’est devenu un compte Instagram tenant lieu de bonus à notre ‘scrolling’ infernal, pour nous distraire des audiences d’Amy Coney Barrett [la juge ultra-conservatrice nommée par Donald Trump à la tête de la Cour suprême, ndlr]. Le jeu de mots a bien fonctionné et résume quelque part l’existence inopportune d’Emily.”
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Au-delà de la blague, la juxtaposition d’Emily, jeune américaine souriante et égocentrique qui ne jure que par le marketing, les réseaux sociaux et affiche un style de vie aisé, avec les membres de la famille coréenne, issus de la classe populaire, de Parasite crée un décalage satirique qui dit quelque chose du choc des cultures et des classes sociales de notre société. Les auteurs du compte abondent en ce sens dans leur analyse :
“C’est dans le style d’Emily d’imposer sa perspective américaine dans un film sur l’horreur des classes sociales en Corée. Une Américaine blanche en voyage, travaillant pour une boîte de marketing, qui tente de devenir une influenceuse, façon fantasme de princesse, c’est horrifique. On plonge dans l’horreur.”
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La boucle sera bouclée quand le compte “Emily in Parasite” atteindra le même nombre de followers que l’influenceuse Emily dans la série.