Le 18 mars dernier, le photographe Don Hunstein est décédé à l’âge de 88 ans. Retour sur la carrière riche de celui qui a immortalisé les grands de la musique.
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“Don était unique parce qu’il photographiait tous les genres de musique. La plupart des photographes se spécialisent dans le jazz, le rock ou la musique classique, mais lui allait au-delà de tout cela. S’il s’agissait de musique, Don était l’homme de la situation”, rapporte Gail Buckland, le commissaire d’une exposition consacrée à la photographie de musique rock, “Who shot Rock & Roll“ (“Qui a photographié le rock’n’roll”), à Brooklyn en 2009.
Si la carrière de Don Hunstein est si reconnue, c’est en particulier grâce à la photo d’un Bob Dylan emmitouflé et de sa compagne de l’époque, Suze Rotolo, marchant sur une route enneigée de Greenwich Village, à New York. L’image est devenue la couverture du deuxième album de l’auteur-compositeur américain, The Freewheelin’ Bob Dylan (ci-dessus), et a considérablement participé à la gloire de la carrière d’Hunstein.
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Selon le photographe, l’image n’a pourtant pas été très réfléchie au préalable. Bien au contraire, Don Hunstein photographiait le couple dans l’appartement du chanteur, sans être tout à fait satisfait du résultat, a-t-il raconté à Rockarchive en 2007 (vidéo disponible ci-dessous). Alors qu’ils finissaient la séance, Hunstein a précisé qu’il voulait quelques images en extérieur : “J’ai regardé par la fenêtre et j’ai vu qu’il faisait de plus en plus sombre, nous étions en février. Alors nous sommes descendus et avons traversé la rue, jusqu’à Cornelia Street”.
Dylan n’est pas le seul artiste qu’Hunstein a eu la chance de photographier. Dans les années 1950 et 1960, Hunstein travaillait comme photographe attitré pour la maison de disque Columbia Records. Le New York Times rappelle que le photographe est l’auteur des couvertures d’albums d’artistes (voir ci-dessous) tels que Miles Davis (Nefertiti), Glenn Gould (Bach), Leonard Bernstein (The Bernstein Songbook) ou encore Thelonious Monk (Monk’s Dream, Blood, Sweat & Tears’ Mirror Image).
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Hunstein passait souvent de longues journées avec ses modèles, en studio ou en concert, de grands noms tels que Duke Ellington, Billie Holiday, Tony Bennett, Barbra Streisand, Aretha Franklin ou Janis Joplin. Le photographe avait aussi passé quelques jours dans la maison de Nashville du légendaire Johnny Cash. Il maniait aussi bien le noir et blanc et la couleur que les egos parfois compliqués des artistes.
Dans l’oraison funèbre que le New York Times a dédiée au photographe, il est précisé que Don Hunstein avait une licence d’anglais et ne s’est dirigé vers la photographie que lorsqu’il a acheté un Leica, alors qu’il travaillait dans l’armée. Cette illumination artistique a été profitable. Celui qui s’inspirait d’Henri Cartier-Bresson a immortalisé les légendes musicales du XXe siècle. Son empreinte est pérenne et a marqué autant le monde de la photographie que celui de la musique.
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