Dessin, féminisme et monde arabe : le documentaire “Crayon au poing” frappe fort

Publié le par Lise Lanot,

© Zainab Fasiki/Arte France/Gedeon Programmes

Lena Mehrej, Nadia Khiari, Zainab Fasiki et Deena Mohamed présentent leur travail et les enjeux auxquels elles font face.

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En 28 minutes, le documentaire Crayon au poing donne à voir “quatre dessinatrices du monde arabe” qui présentent leur travail ainsi que les enjeux auxquelles elles sont confrontées en tant qu’artistes, femmes et citoyennes dans leur pays. Le court métrage nous entraîne à Beyrouth avec Lena Mehrej, à Tunis avec Nadia Khiari, à Casablanca avec Zainab Fasiki, et enfin au Caire avec Deena Mohamed.

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“Je suis très enragée. J’essaye d’utiliser mon dessin pour canaliser tout ça. Dessiner, ça aide, ça concrétise les choses” – Lena Mehrej

Chacune des dessinatrices ouvre son chapitre avec une date marquante pour elle et pour son pays. Dans un premier temps, Lena Mehrej se remémore les lendemains des explosions beyrouthines, survenues le 4 août 2020. Les immeubles détruits, l’espoir de la population lui rappellent la guerre civile qu’elle a connue enfant, et la façon dont elle a commencé à “dessiner la ville pour se la réapproprier”.

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Lena Merhej. Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)

“Mon état d’esprit aujourd’hui, c’est me focaliser sur la jeunesse” – Nadia Khiari

À Tunis, Nadia Khiari cite le 13 janvier 2011, date du discours de Ben Ali où le président tunisien promettait de ne pas se représenter aux élections suivantes, “la baisse des prix des produits et des services de base”, “la pleine et entière liberté pour la presse” ainsi que la fin de la censure sur Internet.

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À ce moment, la dessinatrice raconte avoir “l’impression de naître, d’être un enfant qui pousse son premier cri” après “23 ans de dictature”. Avec son “ton satirique et ironique” et son “humour parfois noir”, son chat Willis from Tunis est devenu son personnage phare, marqueur d’un tournant historique dans le pays. Depuis, Nadia Khiari n’a de cesse d’aller à la rencontre des jeunes, affirmant que “c’est eux, l’avenir de la Tunisie”.

Zainab Fasiki. Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)

“Nous sommes fières d’être féministes, nous avons besoin du féminisme” – Zainab Fasiki

De son côté, Zainab Fasiki se souvient de la première fois qu’elle est allée, “très jeune”, dans le hammam du quartier et a découvert des corps de femmes “sous toutes [leurs] formes et toutes [leurs] différences”. “Ça a été immédiatement une source d’inspiration pour moi. En rentrant à la maison, je dessinais tous ces corps sur des feuilles”, raconte-t-elle en souriant. Ces dessins lui valaient critiques et remontrances : “On me disait que c’était honteux, honteux, honteux.”

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De cette réprobation, la dessinatrice de Casablanca a tiré Hshouma (la honte, en arabe), une bande dessinée sous-titrée Corps et sexualité au Maroc. Féministe revendiquée, Zainab Fasiki se représente sous les traits d’une super-héroïne indépendante qui compte bien “continuer à défendre la liberté de la femme quoiqu’il arrive”.

Zainab Fasiki. Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)

“J’avais des choses qui me dérangeaient et je voulais exprimer mon point de vue” – Deena Mohamed

Au Caire, enfin, Deena Mohamed appuie elle aussi sur la nécessité de figures de femmes super-héroïnes. Elle cite la révolution égyptienne, qui lui a permis d’affiner et d’affirmer ses opinions, à l’âge de 16 ans. Ses réflexions l’ont menée à la conception du personnage de Qahera, “une héroïne musulmane, voilée, qui porte l’abaya”.

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“C’est une fille égyptienne qui aborde les problèmes que rencontrent les Égyptiennes musulmanes et la plupart d’entre elles sont voilées. Je voulais créer ce personnage afin de casser les stéréotypes sur les femmes musulmanes pour les lecteurs à l’étranger”, explique-t-elle.

Deena Mohamed. Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)

Dans des entretiens face caméra, des images d’elles en train de dessiner, de leurs planches et de leur ville, Lena Mehrej, Nadia Khiari, Zainab Fasiki et Deena Mohamed racontent leur travail, leurs défis, leur société et le rôle crucial qu’elles y jouent.

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Deena Mohamed. Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)
Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)
Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)
Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)
Lena Merhej. Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)
Lena Merhej. Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)
Nadia Khiari. Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)
Nadia Khiari. Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)
Zainab Fasiki. Image tirée du documentaire “Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe”. (© Arte France/Gedeon Programmes, 2021)

Le documentaire Crayon au poing, quatre dessinatrices du monde arabe est visible sur le site d’Arte.