Un chatoiement de couleurs pour oublier l’hiver, une église magnifiée par la magie des œuvres et de la lumière : à Hénon, près de Saint-Brieuc, l’univers onirique du peintre naïf Alain Thomas enchante jusqu’au printemps les façades de cette commune rurale.
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En pénétrant dans la grande église du XIXe siècle en granit gris, on plonge dans l’univers de l’artiste. Les jeux de lumière et la musique happent le public, à l’œil déjà accaparé par les fresques géantes suspendues dans la nef et la cinquantaine de mobiles d’oiseaux chutant de la voûte. Ara, toucan, amazone de Guilding ou perruche Nanday éblouissent au milieu d’un décor de végétation exubérante.
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Autodidacte, Alain Thomas, qui vit près de Nantes, peint depuis soixante ans. Promis à l’entreprise familiale, il s’en est détaché dans la douleur, peignant à l’origine des toiles sombres et atones jusqu’à élaborer progressivement sa palette luxuriante, désormais exposée dans le monde entier, explique à l’AFP son fils, Wilhem Thomas.
“Ses tableaux ont ce côté intemporel, universel, qui rend son œuvre intergénérationnelle et parle à tous […] Il réveille notre part d’enfance, à nous, adultes, analyse-t-il. C’est un coloriste avant tout, ses tableaux sont très puissants, très vivifiants.”
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Un “antidote” à la morosité
“Notre idée au départ, c’était d’amener la culture au plus près des citoyens dans une période où tout est morose”, explique à l’AFP Thierry Andrieux, maire de ce village de 2 300 habitant·e·s. “Ici comme ailleurs, on se rend compte, depuis la crise sanitaire, que son œuvre n’a jamais connu un tel engouement. C’est un peu comme un antidote” au désenchantement, constate Wilhelm Thomas.
À Hénon, ces expositions “ont permis de fédérer la population. C’est important, le lien social en ce moment”, relève le maire. Il a fallu convaincre le peintre de venir y exposer, car il est davantage habitué aux grandes capitales qu’aux communes rurales.
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“Cela a fonctionné et cette rencontre est devenue un vecteur de rassemblement […], tout en donnant une notoriété à la commune”, résume-t-elle. “Personne n’aurait deviné un tel accueil, et, jamais nous n’aurions imaginé faire une troisième exposition” à Hénon en cette fin d’année 2021, se réjouit Wilhelm Thomas.
Konbini arts avec AFP