C’est avec le dessin que Marie Casaÿs lutte contre les injonctions. Après des portraits inspirés de films, l’illustratrice est passée aux corps dénudés et sensuels. En 2017, elle se lance dans une première série de nus audacieux. “C’était à la fois pour me tester moi et pour tester mon public. J’ai été agréablement surprise, j’ai reçu beaucoup de soutien. J’ai pris confiance en moi et j’ai commencé à dessiner de plus en plus de nus”, nous confie-t-elle lors d’un entretien téléphonique.
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Cette première série lui permet de travailler sa technique. Mais l’artiste souhaite donner davantage de dimension à ses œuvres. Elle passe donc à la couleur : “J’avais envie de pouvoir amener plus d’émotions. Apporter plus de choses dans mes illustrations que ce que me permettait le noir et blanc.”
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Dans son procédé créatif, Marie Casaÿs s’appuie sur des photographies. Elle supprime les décors et choisit ensuite de représenter le corps soit par parties soit dans son entièreté. “Comme si on regardait dans une longue-vue et qu’on recréait un cadre.” Une fois sa composition terminée, elle consacre plusieurs heures au remplissage de la silhouette.
De l’érotisme à la beauté des corps
Après deux expositions de nus intitulées “Grains de beauté” et “Pêches”, Marie Casaÿs réfléchit à un nouveau projet. Face au phénomène du “blue monday” (le blues du lundi), l’artiste décide d’amener une touche de bonne humeur sur ses réseaux sociaux. Chaque lundi, pendant près d’un an, elle “apporte du sourire aux gens qui aiment voir une sexualité positive” avec Le Bouli du lundi, une série de dessins colorés terriblement érotiques.
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Pour sa série Grains de peau, actuellement exposée à La Karambole (Paris), Marie Cassaÿs a voulu mettre en lumière la diversité des corps : “Je voulais montrer qu’il y a d’autres corps que ceux représentés dans les magazines et qu’ils ont tout autant leur place dans notre société. Il y a des corps minces, musclés, gros ; mais l’important, c’est de se sentir bien.”
L’illustratrice choisit également de dessiner des maladies de peau, comme le psoriasis : “Même si c’est un peu niche, si ça peut aider certaines personnes à se sentir mieux dans leur corps.” Preuve en est, l’artiste a reçu plusieurs retours positifs de personnes directement concernées, “contentes de se voir enfin représentées de manière artistique”.
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La série Grains de peau de Marie Casaÿs est exposée à La Karambole (Paris), jusqu’au 15 mai 2022.