En 2020, le mouvement Black Lives Matter a accéléré les discussions concernant les statues coloniales et racistes disséminées à travers le monde. Tandis qu’une partie d’entre elles étaient déboulonnées, internautes, artistes et institutions s’interrogeaient quant à leur futur : fallait-il les détruire, les cacher ou les exposer avec une mise en contexte ?
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En juin 2021, la ville de Bristol décidait par exemple d’exposer la statue de l’esclavagiste britannique Edward Colston, déboulonnée l’année précédente, afin de “recueillir l’avis des habitant·e·s sur l’avenir de la statue”.
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Ces interrogations resurgissent actuellement au sein du Tate Museum, célèbre musée londonien dont le restaurant présente une fresque raciste, The Expedition in Pursuit of Rare Meats, peinte par l’artiste britannique Rex Whistler en 1927.
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Longue de près de 17 mètres, la fresque présente une “partie de chasse”, rapporte Hyperallergic, où sont notamment représentées des personnes noires en condition d’esclavage tenues par des cordes en plus de caricatures racistes. Critiqué, le musée avait ajouté en 2018 un cartel explicatif sur la “teneur raciale de la fresque”.
En 2020, le comité d’éthique du musée demandait que la salle ne soit plus utilisée en tant que restaurant, arguant que cet usage banalisait la gravité d’une fresque jugée “offensante” et ce “sans équivoque”. Quelques mois plus tard, le musée effaçait de son site une mention décrivant la pièce comme “la salle la plus amusante d’Europe”.
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Deux ans plus tard, ce 16 février 2022, le musée a annoncé dans un communiqué “les prochaines étapes” concernant la fresque : “Un artiste contemporain sera invité à créer une nouvelle installation spécifique au lieu, qui sera ouvert au public en tant qu’espace d’exposition. Cette nouvelle œuvre sera exposée à côté et en dialogue avec la fresque, redéfinissant la façon dont le lieu est vécu.”
Cette décision, motivée par “une série de discussions en 2021”, est loin de convaincre tout le monde. Plusieurs critiques estiment que la fresque devrait tout simplement être détruite ou cachée du public et que ce genre d’œuvre n’est pas nécessaire pour éduquer sur l’esclavage.
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