“J’ai envie que tout le monde redécouvre le Louvre, j’ai envie de le réenchanter, c’est le plus beau musée du monde, à nous d’être créatifs, inventifs, en étant respectueux du lieu, de l’histoire extraordinaire de ses collections, et de savoir les questionner en s’adressant à tous les publics”, dit-elle à l’occasion d’une première rencontre avec la presse, six mois après sa prise de fonction.
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Car le musée du Louvre, qui abrite à Paris La Joconde parmi 37 000 autres œuvres et recevait près de dix millions de visiteur·se·s chaque année avant la crise sanitaire, est “un musée encyclopédique mais discontinu et incomplet”, analyse-t-elle.
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En 2021, malgré la crise sanitaire, près de trois millions de personnes sont restées fidèles au plus grand musée du monde, fermé du 1er janvier au 19 mai. Parmi celles-ci, 61 % de Français·es dont une grande majorité de Francilien·ne·s, les touristes ayant déserté les lieux avec le Covid-19. C’est pour le public qu’elle entend “piloter ce grand navire” comme un “chef d’orchestre”, avec “justesse”, dans le cadre de sa “mission de service public”.
“Relier”
“Le Louvre doit trouver quelque chose de singulier à dire qui est le reflet de son histoire […]. Ce qui [lui] manque, c’est le lien entre les chapitres. L’idée, c’est bien de connecter les choses, de les relier”, souligne-t-elle.
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C’est avec cette volonté qu’a été lancé le chantier du futur département des arts de Byzance et des chrétientés d’Orient, qui constituera le neuvième département du musée aux côtés des antiquités romaines-grecques-étrusques, égyptiennes, orientales, du département des peintures, des sculptures, des objets d’art, des arts graphiques et des arts de l’Islam.
À leur tête, autant de directeur·rice·s parmi les 2 200 collaborateur·rice·s, dont “plus de 200 scientifiques […] en relation avec 75 pays du monde” qu’elle dit “écouter” et avec lesquel·le·s elle entend “écrire une nouvelle page” de l’histoire du musée.
Au menu de ce nouveau chapitre : “l’amélioration des espaces d’expositions temporaires” qui seront réaménagés, ainsi que “l’exploration de nouveaux formats” à l’occasion notamment d’une exposition consacrée à l’Ouzbékistan à la rentrée prochaine.
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Au programme aussi : le “retour des grandes expositions thématiques” en lien avec d’autres musées européens et la transformation du “pavillon des Sessions” qui abrite des œuvres du continent africain mais est “peu fréquenté car en bout de circuit”.
Étendre les horaires
Il faut “refaire parler les objets dans toutes leurs potentialités car j’ai le sentiment que c’est ce que le public attend, pas simplement [offrir] un discours esthétique descendant mais donner des clés”, dit-elle.
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Un “premier séminaire de travail avec les équipes du Louvre et du musée du quai Branly [dédié aux arts d’Océanie, d’Afrique et d’Amériques] a été bien accueilli. Il s’agit d’inventer un nouveau dialogue” qui sera aussi étendu au musée Guimet (arts d’Asie) dit-elle, pour une “nouvelle présentation à la rentrée 2023”.
Un parcours destiné aux enfants sera inclus dans chaque exposition, au milieu de celui emprunté par les adultes, avance Laurence des Cars, forte de ses quatre ans d’expérience à la tête du musée d’Orsay où elle a favorisé l’accès du jeune public.
Côté circulation, elle entend multiplier les accès au Louvre, de tous côtés – au lieu d’une seule entrée principale – pour “rééquilibrer et fluidifier la visite sur toute l’ampleur du bâtiment en réactivant l’extraordinaire côté Sully et la Cour carrée, délaissés” par le public. Et pour offrir à ce dernier le temps nécessaire pour sa visite, elle souhaite “étendre les horaires d’ouverture en fin de journée”.
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Konbini arts avec AFP