Les ravages de Tchernobyl photographiés par David McMillan sur 30 ans

Publié le par Lise Lanot,

© David McMillan

Le photographe publie un ouvrage à valeur quasi encyclopédique qui compile des images prises sur trois décennies.

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Depuis 1994, David McMillan s’est rendu 22 fois à Tchernobyl. Fasciné depuis un quart de siècle par les paysages chaotiques qui fourmillent à l’intérieur et autour de la zone d’exclusion de Tchernobyl (ces 2 600 km2 les plus touchés par la radioactivité au monde), le photographe a rassemblé suffisamment d’images pour élaborer un livre d’art considérable, comme une ode aux panoramas et aux habitants des environs.

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En novembre 1986, moins de trois mois après l’explosion de Tchernobyl, McMillan se rend pour la première fois en République socialiste fédérative de Yougoslavie. Si le territoire n’est qu’à 1 500 kilomètres du réacteur accidenté, précise Claude Baillargeon, auteur d’un essai en préambule du livre, les habitants ne se sentent pas très concernés par l’événement et le photographe ne se doute alors pas qu’il touche du doigt ce qui deviendra le cœur de ses futurs projets photo.

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© David McMillan

Ce n’est que huit ans plus tard, en 1994, qu’il tombe sur un reportage de Harper’s Magazine : “Périple en terre condamnée : dans les ruines encore létales de Tchernobyl”, d’Alain Weisman. Les récits et images du reportage poussent David McMillan, déjà bien avancé dans sa carrière (il a alors presque 50 ans), à se rendre directement à Tchernobyl.

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La photo comme remède au cataclysme

L’ouvrage Croissance et dégradation – Pripiat et la zone d’exclusion de Tchernobyl, publié aux éditions Steidl, est une collection d’objets du quotidien éparpillés, de lieux laissés à l’abandon et de portraits d’habitants de la zone, présentant tantôt un champignon et des fleurs ayant poussé sur la zone, tantôt une truite née dans une de ses mares, qui sera donnée à manger à des animaux de laboratoires.

© David McMillan

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L’artiste, influencé par “le pop art de James Rosenquist (1933-2017) et les expérimentations cinématographiques de Sergueï Eisenstein (1898-1948)”, s’intéresse aux kaléidoscopes de couleurs formés par les débris de murs et d’objets, crée des camaïeux aux couleurs des ruines au fil des pages et se joue des symétries accidentelles de la nature.

En rassemblant par thèmes ses images et en présentant les mêmes paysages à plusieurs années d’intervalle, David McMillan propose un projet aussi artistique que documentaire dans lequel, comme par magie, il ordonne le chaos.

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Couverture de “Croissance et Dégradation – Pripiat et la zone d’exclusion de Tchernobyl” de David McMillan, disponible aux éditions Steidl.

Croissance et dégradation – Pripiat et la zone d’exclusion de Tchernobyl de David McMillan est disponible aux éditions Steidl.