C’est en voyage professionnel au Japon que Kristian Gavoille, architecte et designer, a découvert, lors d’une nuit “trop longue” de l’an 2000, l’utilisation des pixels pour censurer. “En zappant dans ma chambre d’hôtel, j’ai découvert un film pornographique où toutes les parties génitales et le système pileux étaient masqués par des pixels, qui envahissaient l’écran pendant les gros plans”, se souvient l’artiste. Intrigué par cette façon de cacher ce qui ne saurait être vu, Kristian Gavoille, passionné de photo depuis l’adolescence, a mis la pixellisation au cœur de sa série Toutes nues.
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Son projet, qui fait également écho à la censure des attributs féminins sur les réseaux sociaux, laisse voir une série de femmes, immortalisées dans leur plus simple appareil. Mises entre les mains de l’architecte, les photos ont ensuite été retouchées manuellement par des techniques de superposition et de décalage de l’image.
C’est pour cette raison que trois tirages étaient sortis pour chaque photo : “Un premier pour le fond et les deux autres que je découpe, l’une en bandes horizontales et l’autre en bandes verticales. J’incise l’originale et place les bandes, je les tresse puis je les décale pour que les seins ou le sexe ne soient plus visibles”, explique le photographe.
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Résultat, ce brouillage des parties intimes laisse une part de mystère, tout en attirant inévitablement le regard. “Pour les Japonais, le fait de cacher décuplait l’imagination, le pixel devenait un aimant, attiré par ces carrés de couleurs”, raconte l’artiste.
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“Toutes nues” de Kristian Gavoille est visible du 5 au 10 novembre 2019 à la galerie Sansfraise, à Paris.
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