Six femmes racontent leur rapport au corps dans la deuxième partie de la série Body Noire, d’Abi Ishola.
Publicité
Publicité
En 2014, le New York Times publiait un article controversé sur la série How To Get Away With Murder, produite par Shonda Rhimes. La journaliste américaine Alessandra Stanley écrivait entre autres que si Shonda Rhimes écrivait une autobiographie, elle devrait l’intituler : “Comment s’en sortir en étant une femme noire en colère.” Ces propos ont touché Abi Ishola, la fondatrice de Beyond Classically Beautiful (“Au-delà de la beauté classique”), une plateforme multimédia dédiée uniquement à la culture et à la beauté des femmes noires. Si elle l’a nommée ainsi, c’était pour répondre au commentaire d’Alessandra Stanley qui décrivait Viola Davis comme étant “d’une beauté moins classique que les actrices blanches”.
Publicité
Dans le cadre de ce projet, elle a commencé une série de photos intitulée Body Noire qui met en avant la diversité de la beauté des femmes noires, en définissant un idéal allant à l’encontre des standards de la beauté blanche. Trois ans après le succès de cette première série captivante qui véhiculait une image positive du corps des femmes noires, Abi Ishola a décidé de remettre le couvert.
À travers Body Noire 2: A Celebration of Black Female Bodies (“Corps noir 2 : une célébration des corps noirs féminins”), elle offre un nouveau regard sur les femmes noires et leurs relations à leurs corps, à commencer par la difficulté d’assumer leur peau et leurs formes. Ces portraits en noir et blanc présentent six femmes de toutes tailles qui font des déclarations d’amour à leurs corps.
Publicité
“J’aime mon corps non seulement pour sa forme, mais aussi pour ses fonctions […]. J’éprouve de la reconnaissance envers sa force, sa beauté et son endurance au fil des saisons, face au stress quotidien et au rythme new-yorkais.”
“À 14 ans, on m’a diagnostiqué une maladie auto-immune connue sous le nom de pelade. Mon système immunitaire prend mes follicules pileux pour des mauvaises cellules, de fait, il les attaque et je perds une partie de mes poils et mes cheveux. C’était une expérience très traumatisante pour moi parce que les dermatologues ignoraient ce qui causait ce phénomène et comment le guérir.”
Publicité
“J’étais au lycée quand j’ai commencé à avoir des formes. J’ai remarqué que j’avais des fesses et des seins plus développés que certaines filles de ma classe. Cela ne m’a jamais gênée. Honnêtement, je suis tombée amoureuse de mon corps à ce moment-là.”
Publicité
“À chaque fois que je retournais au Nigeria, on m’appelait ‘lepa shandy’ (‘fille mince’). Dans la culture yoruba, ils aiment les filles qui ‘ont de la viande sur elles’, comme ils disent. On m’a dit de manger plus sans quoi je ressemblerai toujours à une petite fille et je ne pourrai pas avoir un homme. J’ai commencé à batailler avec mon corps, je n’arrêtais pas d’essayer de comprendre comment je pourrais avoir plus de fesses et de courbes tout en gardant la taille fine.”
“J’ai commencé à être mal à l’aise avec mes jambes à l’école primaire, quand les gens remarquaient à quel point elles étaient longues et noires, et très sèches. Enfant, on ne pense pas à mettre de la crème hydratante. Pendant trois ans, j’ai caché mes jambes parce que je ne voulais pas entendre l’opinion que les gens avaient d’elles. Mais maintenant, ces jambes ont payé pas mal de factures, grâce au mannequinat, lol.”
“Je n’ai jamais été aussi grosse, mais je ne me suis jamais autant aimée ni eu plus confiance en moi qu’aujourd’hui. Quand on a une lumière aussi forte qui brille en nous, c’est dur de ne pas briller aussi en surface. Je m’aime complètement à l’intérieur désormais et cela m’a aidé à me voir différemment dans le miroir.”
“Comme beaucoup de jeunes femmes, j’ai toujours eu une relation d’amour et de haine avec mon corps. J’étais toujours la fille la plus grande, avec une silhouette élancée et un petit ventre. Mais au fil des années, la santé de mon corps est devenue plus importante pour moi que sa forme.”
“J’ai le sentiment que nos corps sont beaux. De plusieurs manières, ils sont souvent imités. Actuellement, il y a toute une vague de femmes blanches qui achètent des accessoires pour que des parties de leurs corps ressemblent plus aux formes associées aux femmes noires.”
La série se trouve en intégralité sur le site Beyond Classically Beautiful.
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet